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Santé : mobilisation face à une situation de crise dans les hôpitaux et les déserts médicaux

Après onze mois de mobilisation, le personnel hospitalier a battu le pavé ce vendredi pour manifester sa colère face à un gouvernement qui n’a de cesse de détériorer les services publics de santé. Le même jour, une étude de la Drees relevait une hausse des inégalités d’accès aux soins et une diminution du nombre de médecins. Le point sur la situation.

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Ce vendredi 14 février, depuis l’hôpital Necker, la manifestation pour “déclarer sa flamme” aux hôpitaux publics et à ces travailleurs s’est élancée dans un contexte marqué par onze mois de mobilisation, ponctués par des “réunions pièges à quarante” sans réponses, de la part du gouvernement, aux revendications de stricte nécessité des grévistes, parmi lesquelles : “des lits pour accueillir les patients, des personnels hospitaliers en nombre suffisant, des salaires décents pour garder le personnel”. Par ailleurs, si le rapport de forces des urgentistes et personnels en grève, largement soutenu par l’opinion, avait poussé en novembre dernier l’exécutif à annoncer un “plan d’urgence pour l’hôpital public”, celui-ci est apparu comme un plan de communication de plus visant à augmenter la tendance à la concurrence entre les différents centres de santé, mais aussi la compétition en interne, avec des logiques de primes et de chiffres.

Si la détérioration des services publics de santé et le manque de moyens reviennent régulièrement sur le devant de la scène politique, on ne compte plus les alertes lancées par les personnels comme André Grimaldi, professeur au CHU de la Pitié-Salpêtrière, qui dénonçait déjà en juin 2019, à l’approche d’une séquence historique de canicule, une situation critique : “la crise de l’hôpital qui est une crise globale, que depuis maintenant plus de 10 ans, on traite comme si c’était une entreprise, avec un objectif de rentabilité. Donc il faut faire toujours plus avec des moyens qui doivent être contraints. On diminue les infirmièr.e.s, on ferme des lits. [...] Si on a une épidémie aiguë, on ne peut plus faire face. L’hôpital a fait face quand il y avait la canicule, quand il y avait l’épidémie de SIDA, là on ne peut plus faire face, on a plus la marge”. Des propos qui ne peuvent que résonner avec l’épidémie de Coronavirus en Chine, “malade de son système de santé” comme l’écrit Libération qui pointe des “carences dans la prise en charge des patients”, des médecins insuffisamment nombreux et des hôpitaux surchargés : ainsi, crise sanitaire et crise sociale se confondent.

En France, les résultats d’une étude de la Drees (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques) mettent en avant une augmentation de 6%, entre 2015 et 2018, du nombre des personnes vivant dans “un territoire en sous-densité médicale, soit ayant accès à moins de 2,5 consultations par an”, une hausse des inégalités d’accès aux soins, une diminution du nombre de médecins, mais aussi une géographie des déserts médicaux qui rappelle à l’Etat Français son histoire de puissance impérialiste et coloniale, ainsi : “la Guyane, la Martinique et la Guadeloupe sont les régions les plus touchées”. 

Alors que les attaques néolibérales et la “gouvernance” répressive imposées par l’exécutif affaiblissent les services de santé publics, les cliniques privées sont sur le qui-vive pour accueillir avec enthousiasme, ce que le président du collectif Inter-Urgences, Hugo Huon, dénonce comme le développement “d’un système de santé à deux vitesses : du privé et des dispensaires”. Aussi, pour défaire Macron et ses contres-réformes, mais aussi répondre au manque criant de personnels, moyens, lits, etc. le personnel de santé mobilisé, comme les travailleurs de la RATP et la SNCF, pointent du doigt le sens général de la politique de Macron, et la nécessité de faire converger ces mouvements de grève : “Si on perd, tout le monde perd”.

Crédits photo : ARIS MESSINIS / AFP


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