Images issues de la vidéo faite par le journaliste d’Al-Jazira, Ismaïl Al Ghoul, le 2 décembre, dans le quartier de Chadjaya dans la ville de Gaza, où des habitants cherchent des rescapés, après un bombardement de l’armée israélienne.
L’armée israélienne avait prévenu dès le début de la trêve, qui a pris fin vendredi dernier après 7 jours, qu’elle promettait une reprise des bombardements à « pleine force ». Deux jours après la reprise de l’offensive de Tsahal à Gaza, qui avait déjà causé plus de 100 morts vendredi, ce samedi 2 décembre, l’un des pires massacres depuis le début de la guerre a été enregistré à Gaza. En début d’après-midi, une série de bombardements a complètement rasé le quartier de Chadjaya, bloc d’une cinquantaine d’habitations, provoquant la mort de plus de trois cents Gazaouis selon le bilan provisoire de la protection civile de l’enclave palestinienne.
A source within the civil defense :
“We estimate that 340 were murdered in yesterday’s massacre in Shujjaiya Neighborhood, Gaza city. 100s of others are injured. We also decided not to continue searching at the scene due to the security situation, and lack of equipment” pic.twitter.com/Bc6RyxCxG6
— Younis Tirawi | يونس (@ytirawi) December 3, 2023
Selon Le Monde, Tsahal aurait ciblé une zone à la population extrêmement dense, concentrant plus d’un millier de personnes et nombre de réfugiés de ces dernières semaines. Tsahal a justifié cette « opération » en expliquant qu’un commandant du Hamas qui aurait participé à la préparation de l’attaque du 7 octobre aurait été atteint à l’occasion de ces bombardements. Vendredi, au moment de reprendre les combats, l’État d’Israël déclarait via son porte-parole Eylon Levy que « le Hamas [allait] maintenant recevoir la pire des raclées ».
Quelques jours après la parution d’enquêtes, notamment dans des journaux israéliens, à propos de la stratégie de Tsahal et de sa volonté de faire le maximum de victimes civiles à Gaza, le massacre de Chadjaya est un nouveau témoignage du carnage qui s’annonce dans le Sud. Alors que l’armée israélienne a revendiqué dans la nuit de dimanche à lundi avoir visé quelque 200 cibles du Hamas avec son aviation, dont une école, le ministère de la santé de Gaza annonce d’ores et déjà un nouveau bilan de 15 899 morts. Ce week-end, les bombardements intensifs ont causé la mort d’au moins 800 Palestiniens dans l’ensemble de la bande de Gaza, principalement des femmes et des enfants.
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En parallèle, Tsahal a annoncé le début d’une incursion terrestre dans le Sud de la bande de Gaza. Une situation qui entraine de nouveaux déplacements de populations massifs vers Rafah, à la frontière de l’Egypte. Selon, le porte-parole de l’Unicef, James Elder, actuellement dans la ville de Khan Younis, les attaques dans le Sud de la bande de Gaza seraient déjà « tout aussi brutales que celles endurées au Nord ». Sur le réseau social X, il décrit également « une nuit de bombardements absolument implacables ».
Another intense evening of attacks here in Khan Younis, in #Gaza pic.twitter.com/682rHFai4l
— James Elder (@1james_elder) December 3, 2023
Alors que l’administration américaine demandait à l’État d’Israël la semaine dernière, via le porte-parole du conseil de sécurité nationale John Kirby, de mener les opérations « de la manière la plus discrète, délibérée, prudente et attentive possible » et de mettre « l’accent sur la protection civile », les centaines de morts de Chadjaya et l’ensemble des bombardements de ce week-end démontrent au contraire qu’Israël est déterminé à poursuivre les massacres. A Gaza, l’heure est plus que jamais au carnage.