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Racisme d'État

40 ans de la marche de 1983. Ce dimanche, soyons nombreux contre le racisme d’État !

« La violence, c’est d’avoir 20 ans, pas de boulot et les flics sur le dos ». 40 ans plus tard, la mobilisation contre le racisme et les violences d’État reste toute aussi actuelle. Soyons nombreux à la manifestation commémorative ce dimanche !

Raji Samuthiram

1er décembre 2023

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40 ans de la marche de 1983. Ce dimanche, soyons nombreux contre le racisme d'État !

Crédit Photo : Site internet de Seine Saint Denis

Ce dimanche 3 décembre à 14h, l’inter-collectifs contre le racisme, pour l’égalité des droits et de la justice et uni-es contre l’immigration jetable, pour une politique migratoire d’accueil appellent à se mobiliser 40 ans après l’arrivée de la marche pour l’égalité et contre le racisme.

Le 3 décembre 1983, 100 000 manifestants arrivaient à Paris après une marche de deux mois, entamée par une trentaine de personnes à Marseille le 15 octobre. En cortège de tête se trouvent les familles de victimes de violence policières. Ce sont des jeunes du quartier populaire des Minguettes en banlieue lyonnaise qui lancent la marche, organisés face aux violences policières et d’État. Une expression politique avec un fort écho 40 ans plus tard, alors que le meurtre policier de Nahel a déclenché des révoltes massives l’été dernier, contre le statu quo du racisme d’État qui étouffe toujours la jeunesse dans les quartiers populaires.

Aujourd’hui, alors que le régime poursuit son durcissement sécuritaire à l’encontre des quartiers suite à ces révoltes, mais également à l’encontre des militants pro-palestiniens et des immigrés avec la loi immigration, nous relayons l’appel à être nombreux dans la rue dimanche pour commémorer la marche de 1983 et chercher à coordonner et à développer la mobilisation des luttes antiracistes aujourd’hui, notamment pour le retrait de la loi immigration.

En 1983, la situation de la jeunesse des Minguettes, particulièrement les enfants d’immigrés, est dramatique : 40% des jeunes sont au chômage, les charges augmentent, les expulsions locatives explosent… Les élections locales sont marquées par le discours raciste et xénophobe du Front national, désignant les immigrés comme source de tous les maux. À cela se rajoute les violences policières racistes et quotidiennes, déclenchant une première grève de la faim par douze jeunes. 

«  La violence, c’est d’avoir 20 ans, pas de boulot et les flics sur le dos  » : voilà le slogan affiché dans le local de l’association SOS Avenir Minguettes, crée dans la foulée de la grève. Plus tard, un policier maître-chien va gravement blesser le président de cette association, Toumi Djaïda, alors que celui-ci tente de protéger trois jeunes hommes. C’est suite à cette agression que Toumi et d’autres entreprennent l’organisation d’une grande marche pour l’égalité et contre le racisme, concentrant une dénonciation de toutes les injustices raciales, économiques, et policières que subissent les jeunes racisées du quartier.

La marche de 1983 est historique dans son ampleur, marquant la radicalité d’une génération qui dénonce des violences insupportables, produit d’un racisme systémique d’État. Pour faire redescendre le mouvement, le président François Mitterand formule certaines promesses : une carte de séjour et de travail valable pour dix ans, une loi contre les crimes racistes et un projet sur le vote des étrangers aux élections locales. Dans la foulée, le Parti Socialiste va aussi créer SOS Racisme, orienté vers un antiracisme humanitaire et vidé de contenu de classe, dans une logique de cooptation et d’étouffement du mouvement.

Aujourd’hui, force est de constater que la lutte contre le racisme d’État, et les violences économiques et policières qui marquèrent la jeunesse des quartiers populaires en 1983 est d’une actualité urgente. Alors que l’extrême-droite récupère le meurtre de Thomas à Crépol et s’organise partout en France pour tenter de terroriser les populations racisées, le gouvernement s’aligne sur son discours et garde le cap d’un durcissement autoritaire, dont les mesures sécuritaires dans les quartiers populaires et la loi immigration ultra-réactionnaire en sont les dernières expressions.

La loi immigration, produit d’une surenchère raciste entre la droite, les macronistes, et l’extrême-droite, sans aucune réponse forte de la gauche institutionnelle, devient un point de cristallisation de toutes ces offensives et promet une brutalité historique à l’encontre des personnes immigrés en facilitant les expulsions et la répression, tout en enchaînant la restriction à l’accès aux aides et aux biens sociaux. À l’heure où aucun plan de bataille à la hauteur de cette attaque n’est proposée, la manifestation de dimanche doit constituer un premier pas dans cette mobilisation que le mouvement ouvrier en particulier devra investir massivement afin d’arracher une victoire.

 Aujourd’hui, une mobilisation large faisant face à toutes ces offensives répressives est nécessaire, intégrant le meilleur de la lutte antiraciste de l’histoire avec les revendications actuelles contre les violences policières, la criminalisation du soutien à la Palestine, la loi immigration et toutes les lois racistes et islamophobes. Un premier rendez-vous est donné pour la manifestation de ce dimanche 3 décembre, date de l’arrivée de la marche à Paris en 1983. Une assemblée de lutte et d’organisation contre la loi immigration aura lieu le lendemain à 19h à la Bourse du travail, pour préparer la réponse, dont les manifestations nationales du 18 décembre.

Soyons nombreux le 3 décembre, 14h à Montparnasse pour manifester à l’occasion des 40 ans de la Marche pour l’égalité et contre le racisme !


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