C’est devenu un marronnier. À chaque rentrée, en septembre, un nombre toujours plus important de jeunes est laissé sur le banc de touche de l’enseignement supérieur. L’équation est simple : un désengagement financier croissant de l’État, des demandes d’inscription qui augmentent d’année en année… et une sélection qui s’instaure de fait, notamment via la plateforme APB (Admission Post Bac).

L’algorithme obscur d’APB donne la priorité aux élèves de l’académie où se trouve la formation demandée, puis à ceux qui ont placé la filière voulue en premier vœu, et enfin, le logiciel départage le reste des demandes d’inscription par tirage au sort. La procédure principale d’admission s’est clôturée ce mercredi 19 juillet. C’est ainsi que cette année, en plein milieu des vacances d’été, ils sont encore 65 000 sans affectation. L’année dernière, à la même époque, ils n’étaient que 2500 dans cette situation.

Le gouvernement a tenu à préciser que parmi les 10 000 étudiants en réorientation et bacheliers refusés dans la licence supposée non sélective qu’ils avaient demandé en premier vœu, deux tiers d’entre eux ont reçu une autre proposition de formation dans l’enseignement supérieur. En clair, sur le 65 000 sans-facs recensés, l’immense majorité d’entre eux va devoir s’inscrire dans une formation qui ne correspond pas à ses choix. Une minorité pourra se payer une inscription en école privée, et de nombreux autres, les plus précaires, se trouveront défavorisés.

La ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a déclaré qu’une vaste concertation allait avoir lieu, pour « trouver rapidement des solutions pour la rentrée 2018 »… Une solution qui ne rimera évidement pas avec moins de sélection, à regarder de près le programme de Macron pour l’Enseignement supérieur…

En attendant, le nombre toujours croissant de sans-facs pourrait bien être à l’origine d’une grogne importante à la rentrée, qui, couplée aux attaques du gouvernement sur tous les plans, nécessite un plan de bataille et une riposte d’ampleur !