Ce lundi 4 septembre, la rentrée scolaire s’est faite sous le signe de la politique islamophobe du gouvernement. A l’entrée des collèges et des lycées, les jeunes filles musulmanes ou assimilées comme telles ont été scrutées, suspectées, stigmatisées.

Après les polémiques sur le burkini, les accompagnatrices des sorties scolaires mais aussi l’interdiction du port du foulard en milieu scolaire en 2004, la répression du port de l’abaya par le ministre de l’Education Nationale Gabriel Attal fin août est une nouvelle attaque sexiste et raciste contre le droit des femmes à se vêtir comme elles le souhaitent et à disposer de leurs corps.

Une attaque islamophobe que Macron a justifié lors de l’interview donnée à Hugo Decrypte en reliant le port de l’abaya au meurtre de Samuel Paty. Une association ignoble et ultra-réactionnaire.

Mais c’est aussi une réponse sécuritaire contre cette jeunesse des quartiers populaires qui s’est soulevée contre l’impunité policière et les violences d’Etat suite au meurtre de Nahel. De fait, cette nouvelle attaque islamophobe s’accompagne d’un déploiement policier inédit devant l’entrée des établissements scolaires pour contrôler les élèves, appelé de ses vœux par Gérald Darmanin. Dans le même temps, des équipes « valeurs de la République » et des services de renseignement de l’Etat ont été mobilisés, tandis qu’il est demandé au personnel de l’Education Nationale de « fliquer » les élèves et de les sanctionner.

Cette double contention idéologique et sécuritaire des jeunes des quartiers populaires vise ainsi à étouffer celles et ceux qui refusent l’humiliation, le mépris et la précarité quotidiennes. Au Poing Levé, nous avons déposé un recours devant le Conseil d’Etat pour exiger la suspension de l’interdiction de l’abaya. Mais plus profondément, on pense que cette nouvelle attaque doit être combattue dans la rue de façon unitaire par l’ensemble de la jeunesse étudiante et lycéenne, et qu’il s’agit d’exiger :

  •   Trop couvertes ou pas assez, c’est aux femmes de décider : abrogation de toutes les dispositions racistes, à commencer par la loi de 2004 portant interdiction du foulard dans les établissements scolaires
  •   À bas les violences policières : flics hors de nos lieux d’étude, hors de nos quartiers !
  •   Contre la répression judiciaire : amnistie de tous les jeunes condamnés suite aux révoltes pour Nahel