Crédit photo : page facebook Vérité pour Adama

En octobre dernier, une quatrième expertise aberrante avait encore une fois exonéré les gendarmes en concluant que le jeune homme de 24 ans, jusque là en bonne santé, serait mort d’une maladie pulmonaire rare, combinée avec un effort trop important (une course de 18 minutes sur 437 mètres !) : la police n’y serait pour rien. Ce rapport s’ajoutait alors à une longue liste d’expertises toujours plus contradictoires et mensongères comme l’avait alors dénoncé sa famille.

Ce mardi 12 mars, la famille Traoré a annoncé la parution d’un rapport de quatre professeurs de médecine invalidant la précédente expertise. Tous spécialistes des deux maladies qu’on a attribuées à Adama (la sarcoïde et la drépanocytose), contrairement aux rédacteurs de la précédente expertise, ils affirment qu’on ne peut les considérer comme la cause de la mort d’Adama : « Aucun argument théorique, aucune donnée de littérature et aucune preuve médico-légale ne permettent de soutenir le contraire », comme le cite Le Monde.

Ils remettent en compte le caractère scientifique de l’expertise : « Les notions théoriques invoquées au sujet de la sarcoïdose et de la drépanocytose sont improprement et faussement utilisées et leurs conclusions sont contraires aux connaissances et recommandations scientifiquement et internationalement validées. » Mais aussi le manque de déontologie des rédacteurs de l’expertise : « La tentative de validation ou légitimation de cette conclusion en faisant appel à des notions scientifiques théoriques sur la sarcoïdose et la drépanocytose amène à des conclusions biaisées sur le plan intellectuel, voire de l’éthique médicale. ». Et dénoncent le fait que les « experts » ayant produit le précédent rapport ne mentionnent qu’à peine le fait qu’Adama ait été écrasé de tout leur poids par trois gendarmes.

Cette expertise constitue aujourd’hui une grande victoire pour la famille d’Adama, qui se bat sans relâche depuis presque trois ans, pour dénoncer le mensonge d’État qui entoure la mort de leur frère. Contrairement à ce que la presse titrait hier, le combat est loin d’être fini.
Depuis le début du mouvement le comité « Vérité pour Adama » manifeste chaque samedi aux côtés des Gilets jaunes, qui subissent eux-aussi une répression policière féroce, ayant causé la mort de Zineb Redouane, et des dizaines de mutilés et blessés graves. Contre la répression policière, dans les manifestations et dans les quartiers, offrons une réponse commune !