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Révélations Mediapart

Affaire Benalla : des preuves détruites par Benalla et Crase ?

Au lendemain de la tentative de perquisition du local de Mediapart, le journal a remis à la justice des enregistrements inédits entre Vincent Crase et Alexandre Benalla, dont l'un où les deux compères discutent de détruire des preuves relatives à l'enquête sur les violences du 1er mais et d'autres enquêtes éventuelles.

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Crédit photo : MaxPPP

Hier, Mediapart a subi une tentative de perquisition sous couvert d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour « atteinte à l’intimité de la vie privée de M. Benalla » et « détention illicite d’appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interception et de télécommunications ou de conversations ». Afin de protéger ses sources et défendre le droit d’informer, Mediapart s’est opposé avec raison à la perquisition, mais a cependant fourni des documents dans le cadre d’une autre procédure dont l’objectif est de documenter en procédure la violation du contrôle judiciaire de Benalla et Crase. Parmi ces documents, un enregistrement inédit qui est capital pour l’enquête.

En effet, cet enregistrement dévoilé par Mediapart ce mardi 5 février permet de confirmer la date de ces extraits sonores révélés le 31 janviers derniers. Avec cet enregistrement on apprend que le 26 juillet 2018, Benalla et Crase, l’ancien responsable de la sécurité de LREM, se sont rencontrés à Paris, violant ainsi leur contrôle judiciaire.

D’après Mediapart, ce jour là, « les deux hommes regardent, en direct, la deuxième audition devant la commission d’enquête d’Alain Gibelin, le directeur de l’ordre public à la préfecture de police de Paris ». Outre cette violation de leur contrôle judiciaire, les deux hommes parlent de détruire des preuves. Voici l’échange retranscrit par Mediapart :

Alexandre Benalla : « Et on efface tout à chaque fois. T’as effacé tout ce qu’il y avait dans ton téléphone ? »

Vincent Crase : « Bah, tout ce qui concerne Velours… Bien sûr, bien sûr… Chez les flics, ils ont pas pu regarder mon téléphone parce que je l’éteignais et je le rallumais à chaque fois. Ils n’ont pas mon code hein. Pis, franchement, les trois flics, les trois flics n’étaient pas contre moi, loin de là même, le major qui a tenu l’enquête me disait que ça le faisait vraiment chié de faire ça ».

https://infographics.mediapart.fr/2019/sons-benalla/index-sept.html

Dans une autre conversation, Benalla et Crase se posaient « la question d’aller faire discrètement le ménage dans les locaux de la République en Marche » :

Vincent Crase : « Apparemment, y a une perquiz, [à LREM – ndlr] ouais. Bah, toutes mes affaires sont là », « J’essaierais bien d’y aller cette nuit, mais le problème, c’est qu’il y a des flics devant… »

https://infographics.mediapart.fr/2019/sons-benalla/index-marche.html

Par la suite, les deux hommes ont été plus prudents, et selon Mediapart ils auraient continué a échanger « par le biais des pages « brouillons » d’une boîte mail dormante ».

Encore une fois, Mediapart vient rajouter une pièce au dossier de Benalla et Crase, dossier qui ne fait que s’alourdir. Pourtant, il reste beaucoup de zones d’ombre dans cette affaire qui ne cesse de défrayer la chronique et pourrait impliquer les plus hautes sphères de l’Etat. Pour le moment, malgré ces preuves accablantes, c’est bien la rédaction de Médiapart qui est mise sous pression, avec une tentative de perquisition qui est une forme d’intimidation et une attaque contre les droits démocratiques, tandis que Benalla, lui, court toujours.


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