Suspectés d’avoir « secoué la grille » séparant les membres du comité central d’entreprise (CCE) des manifestants, onze salariés d’Air France sont convoqués par la police et devraient être entendus mardi et mercredi prochain. Ils sont presque tous issus de la branche cargo de l’entreprise, l’une des plus malmenées par les plans de restructuration imposés depuis plusieurs années.

Dans la même logique, deux pilotes ont été mis à pied sous le motif d’avoir ouvert le portail donnant sur la salle où se tenait le CCE avec leur badge. Ces mises à pied s’ajoutent à celles qui ont été prononcées à l’encontre des cinq salariés placés en garde à vue mercredi, et qui devraient être jugés le 2 décembre. Faisant fi de la présomption d’innocence, État et patronat semblent décidés à régner sur les salariés par la terreur, usant de tous les moyens de pression dont ils disposent. Ils sont donc aujourd’hui une vingtaine à faire les frais d’une justice de classe violente, pour le simple fait d’avoir voulu se défendre contre les agressions à répétition d’une direction et d’un État complice.

Les capitalistes, appuyés et soutenus largement par les médias de masse, n’arrêtent pas de nous prouver à quel point ils méprisent les travailleurs qui voient leurs vies détruites par une pression, une surcharge de travail et des sanctions toujours plus brutales.

Si les syndicats condamnent les arrestations et les mises à pied, la réponse des organisations semble être minimale au regard des lourdes sanctions visant les grévistes. La nomination d’un proche de Manuel Valls au poste de DRH d’Air France la semaine dernière ne fait que confirmer que l’État et la direction du groupe sont déterminés à faire payer aux travailleurs "l’affront de la chemise", et de museler définitivement la contestation. Une solidarité de classe est nécessaire afin d’apporter une réponse forte et massive aux attaques portées à l’ensemble des travailleurs qui luttent pour leur droits.