Le scrutin a eu lieu le 2 décembre. Le PSOE arrivait en tête avec 28% des voix, le PP le suivait de près avec 21% et Ciudadanos avec 18%. La surprise était le score du nouveau parti d’extrême droite Vox qui a obtenu 11% des voix et 12 sièges. Depuis le début de la « transition démocratique » suite à la mort du dictateur Franco en 1975, c’est la première fois qu’une force d’extrême droite rentre dans un parlement régional dans l’état Espagnol.

Le soutien de Vox a été fondamental dans la nouvelle majorité parlementaire qui gouvernera la région de l’Andalousie. Le parti politique d’extrême droite créé suite à une scission du PP en 2013, fait son entrée en force dans le spectre politique de l’état Espagnol, un parti qui prêche ouvertement la xénophobie, misogyne (qui s’oppose ouvertement contre la loi contre les violences faites aux femmes sous l’argument de « discriminations masculine ») et réactionnaire.

Mais en fin de compte, quasiment quarante ans de gouvernement PSOE basé sur le clientélisme et la corruption ont enfin ouvert les portes à l’entrée de l’extrême-droite dans l’échiquier politique. Vox est le fils légitime du pacte de la Moncloa et le régime issu de ce pacte qui avec l’aval du Psoe et le PCE (caution de gauche de la transition) a signifié la continuation du régime franquiste sous un « enfumage démocratique ».

Lors de l’élection du président du parlement le jeudi 27 décembre, le premier échelon vers la formation de cette coalition droitière a été franchi avec le soutien de Vox à la candidate de Ciudadanos, Marta Bosquet, malgré les manœuvres de Ciudadanos qui demandait au PSOE l’abstention de cette élection et aurait permis à Ciudadanos d’obtenir une majorité sans le soutien de Vox. Par manque de compromis avec le PSOE, Ciudadanos a opté de pacter avec le PP et Vox, le parti d’extrême-droite obtient en échange un siège dans le bureau de l’assemblée qui siège à Seville, Manual Gaviria député de Vox prend une place sur 6 membres.
Le PP, Ciudadanos et Vox ont conclu une alliance qui ne répond aucunement aux demandes principales du peuple Andalou, la prise des terres par les familles des propriétaires terriens, l’appauvrissement des travailleurs journaliers, la fermeture des pôles industriels comme les chantiers navals et le poids de l’église dans l’éducation.

L’exemple Andalou démontre que chercher une voix institutionnelle et des compromis entre diverses forces politiques dites de gauche, sont une pure chimère pour faire barrage à l’extrême droite. Face aux attaques contre les travailleurs qui seront menées d’une façon encore plus violente, les classes populaires, ceux qui se lèvent tôt, doivent s’organiser dans les lieux de travail et d’étude et dans les quartiers pour faire face à l’extrême droite dans les rues à travers la mobilisation, mais aussi au jeu de la soit disante gauche républicaine qui, avec ses politiques autoritaires et libérales, fait le lit de l’extrême droite. C’est la seule voie pour éviter de choisir le moindre mal et qui donne une perspective d’indépendance de classe aux travailleurs.

Crédit photo : PARLIAMENTO DE ANDALUCIA / CC BY 2.0 / FLICKR