Ces dernières semaines ont été marquées par une forte augmentation des actes antisémites à travers le pays. Plus de 1 500 actes ou propos ont été recensés depuis le 7 octobre selon le ministère de l’intérieur. L’un des derniers évènements tragiques en date est la profanation du cimetière militaire de la première guerre mondiale de Moulin-sous-Touvent, où reposent près de deux milles soldats allemands.

Dix stèles juives y ont en effet été ciblées et dégradées cette semaine. Une action ignoble dans la lignée des menaces envers les rabbins, croix gammées taguées et autres actes antisémites en pleine multiplication ces dernières semaines, sans que l’on sache pour l’instant qui est à l’origine de cette action.

Ces profanations ont été largement dénoncées, et nous les condamnons également. On constate, depuis le début de l’offensive d’Israël contre le Hamas des actes antisémites, produits d’un amalgame abject entre l’Etat d’Israël et les personnes de confession juives. Celui-ci doit être combattu partout où il agit, comme nous le rappelions dans un récent article.

Dans le même temps, cette lutte est trop importante pour qu’on la laisse être instrumentalisée par le gouvernement, dont nous dénonçons la récupération politique, incarnée notamment dans la manifestation de dimanche, qui participe à associer lutte contre l’antisémitisme et soutien à l’État d’Israël, à opposer population juive et musulmane, voire à présenter, dans le cas de l’extrême-droite, la guerre en cours comme une guerre de civilisations.

Les nombreux soutiens à la cause palestinienne doivent continuer de condamner fermement l’ensemble de ces actes antisémites et de lutter contre cet amalgame réactionnaire qui défavorise le mouvement légitime de solidarité avec le peuple palestinien. Une lutte solidaire du fait de dénoncer l’ensemble des racismes, alors qu’un lieu de culte musulman comme la mosquée de Pessac a été taguée le week-end dernier et que les chaînes de télé se remplissent de discours islamophobes ces dernières semaines.