John Strempe

Tout a commencé par deux photos de Fillon : l’une où il pose avec le recteur de la mosquée de Stains, Salih Farhoud, en 2014, et la seconde où il inaugure la mosquée d’Argenteuil, en 2010, alors qu’il est Premier ministre. A priori, rien de folichon à se mettre sous la dent, surtout qu’on peut difficilement parler de connivence entre islam et politique quand cette même religion fait l’objet d’attaques.

Il n’en n’a pas fallu plus, cependant, pour que François Fillon soit « rebaptisé » « Farid Fillon » et que le sobriquet essaime dans la fachosphère et soit relayé par les comptes tweeter de plusieurs cadres du FN. Pour l’histoire « d’Ali Juppé », le camp Fillon s’en était frotté les mains. Une aubaine pour casser l’image d’un candidat auprès de ses électeurs, tant les votants de cette primaire font partie d’une partie de la France réactionnaire, proche des idées du FN. Mais quand vient son tour,le camp Fillon parle de scandale. Dans un premier temps, les partisans de Fillon ont même évoqué un montage, dans le cas de la photo avec l’Imam de Stains, avant de l’assumer, dans un second temps.

En soi, il s’agit d’un problème qui en dit long sur la considération des musulmans par le camp Fillon, et par extension, pour une partie de la France. Être arabo-musulman, ou désigné comme tel, est vu comme une insulte. Ces histoires de prénoms, que ce soit du côté de ceux qui lancent la campagne ou de ceux qui s’en défendent démontrent bien le fonds de commerce islamophobe des premiers comme des derniers.