Ce jeudi, l’extrême-gauche, les syndicats combatifs et les assemblées de quartier appelaient à nouveau à se mobiliser devant le Congrès alors que la loi Omnibus de Milei est en train d’être examinée en session plénière. Le texte, contenant de nombreuses dispositions anti-ouvrières et une large délégation de pouvoirs à l’exécutif, constitue une des principales attaques du gouvernement.

Alors que la mobilisation de mercredi avait déjà fait face à un important dispositif policier ordonné par la ministre de la sécurité Patricia Bullrich, ce jeudi en fin d’après-midi, c’est une brutale répression qui s’est abattue sur les manifestants. Ces derniers ont été frappés et gazés devant le Congrès par la police fédérale appliquant le « protocole de sécurité » mis en place par le gouvernement, qui interdit les mobilisations sur la chaussée et sert de prétexte pour s’attaquer au droit de manifester.

Une violence qui a conduit une partie des députés opposés à la loi Omnibus, à l’extrême-gauche et du côté du kirchnérisme, à quitter la session parlementaire pour dénoncer la répression. « Nous n’allons pas siéger sous les tirs de flashball et la répression » a annoncé Christian Castillo. « Ce qui se passe est une folie. La session parlementaire ne peut pas se poursuivre dans ces conditions. Nous n’allons pas nous exprimer comme députés alors qu’ils répriment une manifestation pacifique » ont expliqué les députés du FIT-U/PTS Myriam Bregman et Nicolas del Caño depuis la plaza Congreso.

Dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on peut voir des voltigeurs circuler sur la plaza Congreso en tirant au flashball, ainsi que des scènes où la police fédérale frappe des manifestants au sol.

Les députés d’extrême-gauche qui avaient rejoint les manifestants affirment avoir été ciblés par la police, tandis qu’on recense plusieurs interpellations et blessés, à la fois parmi les manifestants et parmi les journalistes. L’intensité de cette répression, au milieu d’une session parlementaire suivie à l’échelle nationale, témoigne de la polarisation et de la crainte d’un embrasement de la rue.

Solidarité avec les manifestant·e·s argentin·e·s !