Source photo : Imprime écran Twitter

Quatre jours après le meurtre policier de Nahel à Nanterre, une nouvelle vidéo filmée par un-e riverain-e et publié par le compte twitter de violencespolicières.fr illustre très distinctement de nouvelles menaces de morts contre un jeune des quartiers populaires. Sur la vidéo d’une vingtaine de secondes, on peut voir des gendarmes poursuivre un jeune dans les rues de Belleville-en-Beaujolais (Rhône) lors d’une nouvelle nuit de révolte. Surtout, on entend très distinctement l’un des gendarmes, arme au poing, crier au jeune « Arrête-toi où je te tire dessus » à plusieurs reprises, avant d’hurler « Arrête-toi où tu es mort » :

Des menaces de mort explicites, qui ne sont pas sans rappeler celles que le policier avait formulées avant de tuer Nahel. Alors que l’IGPN cherche à remettre en question les menaces de morts qui ont précédé la mort de Nahel, cette nouvelle vidéo illustre encore une fois, que loin d’être un cas isolé, ou une « bavure » policière, le meurtre de Nahel se trouve être le produit de l’institution policière et de ses lois toujours plus répressives et racistes. Les violences policières ne sont pas le fruit d’un contexte particulier lié aux révoltes en cours, mais bien le lot quotidien de millions de personnes en France. Pour chaque vidéo filmée, combien de violences policières passées sous silence ? Ce fut le cas pour Alhoussein Camara, jeune guinéen de 19 ans assassiné par la police quelques semaines avant Nahel et les révoltes, lui aussi officiellement pour « refus d’obtempérer ». En 2022, 13 personnes sont mortes dans leur véhicule de la main de la police pour ce « motif ».

La hausse des meurtres policiers, aboutissement des violences quotidiennes dans les quartiers, s’explique en partie par la loi Sécurité publique adoptée en 2017. Une loi qui facilite l’usage des armes à feux par la police, adoptée sous pression des syndicats policiers, alors que alors que Bernard Cazeneuve (PS) était ministre de l’Intérieur. Ces mêmes syndicats policiers auteurs d’un communiqué guerrier appelant à toujours plus de répression et caressés sans cesse dans le sens du poil par G. Darmanin.

Alors que le gouvernement continue son offensive sécuritaire en envoyant des milliers de policiers réprimer la jeunesse dans les quartiers populaires, il tente de policer son discours face à l’ampleur du phénomène de révolte. Cette stratégie, qui vise à séparer le bon du mauvais policier, est mise à mal par le caractère systémique des violences policières et leur publicisation, notamment via Twitter.

Face à la répression, les organisations syndicales et l’ensemble des travailleur-euse-s doivent apporter leur plein soutien à la révolte. Aussi, et alors que la répression judiciaire vient d’emboîter le pas à la violence policière, il est temps d’exiger l’amnistie pour tous les émeutiers et leur libération immédiate.