L’acharnement judiciaire envers la famille Traoré continue. Mercredi 5 avril, Assa Traoré, sœur d’Adama Traoré et figure de la lutte contre les violences policières, a été condamnée par la cour d’appel de Paris pour diffamation envers une gendarme. Son tort ? Avoir déclaré en 2019 que celle-ci avait menti dans l’enquête sur la mort de son frère, tué par des gendarmes en 2016.

Alors qu’elle avait été relaxée par le Tribunal Administratif de Paris en juillet 2021 face aux quatre gendarmes qui l’accusaient de « diffamation » parce qu’elle avait nommé ceux qui étaient impliqués dans la mort de son frère dans une tribune, la cour d’appel a reconnu une « faute civile » d’Assa Traoré à l’encontre d’une des quatre gendarmes et l’a condamnée à lui verser 5000 euros de dommages et intérêts et 4000 euros de frais d’avocats. Les plaintes des trois autres gendarmes, qui avaient eux aussi fait appel, ont en revanche été récusées.

Une décision scandaleuse, qui s’inscrit dans l’acharnement judiciaire que subit la famille Traoré pour son combat pour obtenir vérité et justice pour Adama depuis bientôt 7 ans. Pendant que les gendarmes n’ont jamais été condamnés ni même inquiétés, malgré les nombreux éléments à charge révélés par des enquêtes indépendantes, Bagui Traoré a été emprisonné, Assa Traoré est sous le coup d’une série de mise en examen, et des soutiens du Comité poursuivis par la justice.

Cette nouvelle apparaît également comme un témoignage de plus de l’impunité dont jouit la police. Dans un moment où une répression brutale s’abat sur les mobilisations et où le ministre de l’Intérieur qualifie de « terrorisme intellectuel » toutes celles et ceux qui dénoncent cette situation, menaçant des organisations comme la Ligue de Droits de l’Homme, la condamnation d’Assa Traoré s’inscrit dans les attaques que subissent toutes celles et ceux qui dénoncent les violences policières.

Contre l’acharnement judiciaire, il est nécessaire de continuer à exiger Vérité et Justice pour Adama et toutes les victimes de violences policières et de soutenir fermement Assa Traoré contre l’acharnement judiciaire, en réclamant l’abandon de toutes les charges contre elle et sa famille !