Crédits photo : Savvas Karmaniolas

Dans la nuit du vendredi à samedi dernier, Nikos Sabanis a été tué au cours du course poursuite sanglante dans laquelle les policiers ont tiré trente-huit balles. Le journal en ligne grec, Solomon affirme que selon les premiers témoignages et vidéos rendus publics, ni Nikos Sabanis, le conducteur, ni les passagers, dont un adolescent de 16 ans gravement blessé, n’étaient armés. Sept policiers ont été arrêtés pour homicide volontaire, mais loin de condamner le meurtre, Adonis Georgiadis, ministre du Développement et des investissements, a félicité les policiers pour leur « bon travail ».

Ce drame a provoqué des mobilisations massives dimanche et lundi, pour protester contre ce crime illustrant la violence policière, mais aussi le racisme contre les communautés Roms. En effet, comme le rapporte le quotidien In, le maire de Aspropyrgos aurait refusé à la famille de Nikos Sabanis son inhumation dans le cimetière de la ville.

Le meurtre de Nikos Sabanis s’inscrit dans une offensive sécuritaire et anti-migratoire du gouvernement que l’on peut constater depuis quelques mois, avec des mesures telles que l’allongement du service militaire de 9 à 12 mois, le projet de création d’une police spéciale dans les universités, mais aussi l’achat de canons à son capables de lésions irréversibles contre les personnes migrantes. Ce virage autoritaire du gouvernement Mitsotakis se déroule avec pour toile de fond la multiplication des violences de groupuscules d’extrême-droite, comme l’attaque contre des étudiants distribuant des tracts devant leur établissement.