Depuis jeudi et jusqu’à dimanche, la reine d’Angleterre célèbrera ses 7O ans de règne. Un record de longévité dans la vieille puissance impérialiste anglaise. Quatre grands évènements publics, des défilés, des récitals et plusieurs spectacles doivent ponctuer ce long week-end. Les sommes engagées sont colossales.

Après avoir assisté depuis le balcon de son palais de Buckingham à un défilé militaire jeudi, la reine manquera les « festivités » vendredi. Une absence qui coûtera très chère aux classes populaires britanniques, à qui l’Etat continue de faire les poches pour entretenir grassement la très riche famille royale.

Toute la classe politique britannique s’est félicitée avec une belle unanimité de ce jubilé. Grand prince, Boris Johnson, l’actuel locataire du 10 Downing Street, a même octroyé deux jours fériés aux travailleurs et travailleuses. Pourtant les travailleurs ont un certain nombre de raisons de ne pas trouver ce cérémonial très réjouissant.

À la mi-mai, l’Institut national de recherche économique et sociale a calculé que la hausse des prix des denrées alimentaires, des taxes et de l’énergie « jettera 250 000 ménages dans l’endettement et la misère. » Et de conclure « l’année prochaine, il y aura environ 1,2 million de personnes qui tomberont dans l’extrême pauvreté ».

Cela étant, l’objectif principal de cette grande messes prétendument populaire, et du battage médiatique incessant qui l’accompagne, est avant tout de renforcer l’illusion d’une « nation » unie derrière la monarchie, supposée être, c’est bien connu, au-dessus de choses aussi triviales que la lutte des classes, et plus encore de la crise à venir, de ses possibles licenciements et de la montée de la pauvreté. L’occasion est toute trouvée, pour ses 70 ans de règne, voilà la reine qui ressort de son vieux placard doré.

Cette reine sur son trône, ces politiques, ces actionnaires et ces banques qui lui font la cour, se préparent à imposer leur dîme à toute la société. Aristocrates d’hier et d’aujourd’hui, avec ou sans couronne, unis pour faire payer la classe ouvrière.