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Les agents d’EDF, en grève contre le projet de la réforme des retraites, ont procédé dans la nuit de mercredi à jeudi à de nombreuses baisses de production d’électricité, d’un peu plus de 3000 MW, soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires, selon la CGT et EDF. Les centrales nucléaires de Saint-Alban (Isère), Paluel (Seine-Maritime), Tricastin (Drôme), Flamanville (Manche), Gravelines (Nord) et la centrale thermique de Martigues ont procédé à des baisses de charge. Dans la production thermique, selon un communiqué de la CGT Mines et Energie, 20 % du réseau de la production hydroélectrique a été « retiré » mercredi.

Mercredi, les travailleurs d’EDF avaient également rendu indisponibles pour le réseau de nombreuses centrale hydrauliques, jusqu’à 4000 MW selon la CGT, avant de lever la plupart des piquets de grève dans la soirée. L’action au barrage de Grand’Maison (Isère), la plus puissante centrale hydroélectrique de France (18000 MW), était toujours en cours ce jeudi matin. A la centrale du Cheylas (Isère), les grévistes ont « non seulement coupé la production mais ils ont fait tourner la centrale en pompe pendant l’heure de pointe », et donc entraîné une consommation d’électricité, a indiqué Fabrice Coudour, secrétaire général de la branche énergie de la CGT.

Les actions ont également concerné la partie gaz. En effet, six sites de stockage ont connu ce jeudi des opérations de blocage et de barrages filtrants de la part des grévistes de Storengy, filiale d’Engie, notamment le site de Gournay-sur-Aronde (Oise) qui dessert toute la région des Hauts de France et auquel les grévistes ont interdit l’accès aux sociétés et prestataires chargés des opérations de maintenance.

« On a fait la démonstration qu’on pouvait être partout et donc on est prêts pour la France à l’arrêt » a expliqué Fabrice Coudour en référence aux appels au durcissement le 7 mars, prochaine date de mobilisation nationale convoquée par l’intersyndicale. Un tour de chauffe donc et un appel à durcir la mobilisation qui va dans le bon sens, mais qui devra être accompagné d’un plan de bataille alliant élargissement des revendications et auto-organisation à la base pour faire de la reconductible une véritable perspective.