« Je suis content de la journée d’aujourd’hui. Les travailleurs de Roissy sont encore mobilisés et toujours déterminés à se battre jusqu’au retrait » explique Nordine, militant CGT et travailleur à Transdev Aéropiste. Son de cloche identique du côté de Rada, syndiqué CGT loueur aéroports de Paris : « on manifeste pour la 11ème fois, travailler jusqu’à 64 ans c’est impossible, on veut la retraite à 60 ans. »

Ce jeudi, les grévistes et leurs soutiens ont bloqué, à nouveau, le terminal 1 de Roissy. « Une action décidée en intersyndicale au niveau local et organisée par un travail important à la base » raconte Nordine. Une déambulation suit. Le terminal 2 et l’embarquement sont bloqués à leur tour. Plusieurs vols sont retardés.

Sur place, les chasubles Air-France côtoient ceux de nombreux sous-traitants, notamment de Trandev, Alisia, Groupe 3s, GEH, loueurs Hertz, placoplâtre Saint-Gobain, Samsic ou encore d’Europe Car. De nombreux soutiens sont également venus, parmi lesquels des profs du 95 ou des étudiants. Depuis le début du mouvement contre la réforme des retraites, l’aéroport a régulièrement été le théâtre d’actions interprofessionnelles.

Parmi eux, Irène, étudiante à Paris 8 et militante au Poing Levé, veut « continuer à construire le rapport de force aux côtés des grévistes ». Mais aussi profiter de l’occasion pour discuter stratégie et plan de bataille. « L’intersyndicale devrait refuser de négocier avec un gouvernement qui nous matraque, qui fait des centaines de blessés et se rendre aux côtés des travailleurs pour durcir le rapport de force et défendre, enfin, la perspective de la reconductible ».

De son côté, Nordine s’interroge. « Je suis pour l’unité syndicale, mais je me questionne sur le plan de bataille au niveau nation. Si on avait fait 11 jours de grève d’affilée, on fêterait la victoire aujourd’hui ». Quelques mètres plus loin, des travailleurs du transport à Samsic venus en soutien donnent du grain à moudre à son discours. « On a fait une grève illimitée pendant 16 jours et on a gagné. On était en grève à 80% et on a pas craqué. Le patron et le président veulent nous imposer des choses. Alors on fait grève, grève reconductible. » explique Samy. Un exemple à suivre.