Crédit Photo : Marc Chaumeil
Une action pour bloquer la consommation
Pour cette quatrième grève pour le climat des jeunes du monde entier se sont mobilisés, avec par exemple un Die-In organisé à Bangkok (Thaïlande), des marches dans toute l’Afrique, comme à Kampala (Ouganda) ou Yaoundé (Cameroun) mais aussi à Sydney (Australie) ou Hong Kong mais aussi toute une série d’actions dans toute la France, et notamment à Paris. Cette journée surnommée « block Friday » pour s’opposer au normal « Black Friday », jour de consommation intensive et de profits maximaux pour les entreprises sous couvert de promotions, a notamment été marquée par l’occupation du centre commercial Les Quatre-Temps à la Défense.
En effet alors que d’autres actions et des marches avaient lieu à Toulouse, Bordeaux, Bayonne, Lille ou Rennes, plusieurs centaines de militants se sont retrouvé pour bloquer cet énorme centre. L’idée comme l’explique Lisa, une jeune militante, était « de faire passer un message aux gens et aux médias » et « d’avoir un impact sur les ventes ». Durant toute la journée les militants se sont donc relayés à différents points de blocage pour empêcher le passage et l’activité du centre. Après avoir marché plusieurs semaines, les jeunes de Youth For Climate avaient décidé cette fois de désobéir et de suivre les méthodes traditionnellement celles des militants d’Extinction Rebellion, qui étaient d’ailleurs aussi présents.
— By2020WeRiseUp (@By2020WeRiseUp) November 29, 2019
Des mots d’ordres radicaux
Autour des slogans « Travaille, Consomme et Ferme ta gueule, c’est le message qu’on donne aux jeunes », mais aussi « On est là pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur, même si Macron ne le veut pas nous on est là », et sous des pancartes comme « Brûlons le capitalisme pas le pétrole » les militants ont réussi à tenir quasiment toute la journée et à remplir au moins partiellement leur objectif. Ils ont ainsi bloqué certaines magasins et déambulés dans tout le centre avant l’arrivée des CRS et de se faire nasser.
Reprise du slogan des #GiletsJaunes #BlockFriday pic.twitter.com/O1m4BGaiYz
— Désobéissance Ecolo Paris (@ecolo_paris) November 29, 2019
Cette action montre encore une fois la détermination d’une frange de la jeunesse à se battre pour un avenir différent et pour la sauvegarde de la planète et du vivant, aujourd’hui fortement en danger à cause d’un système toujours qui n’a aucune limite pour son expansion et pour maximiser ses gains. Alors que de nombreux jeunes se rendent compte de l’hypocrisie des logiques écologiques libérales, il s’agit de savoir comment se battre pour contrer les attaques contre notre futur d’un ordre du monde de plus en plus névrosé.
A-ha anti anticapitalistes ! pic.twitter.com/QIa6DNtom2
— Désobéissance Ecolo Paris (@ecolo_paris) November 29, 2019
Le 5 décembre, une occasion pour gagner !
Alors que la volonté de Macron de faire croire à son changement n’est plus crédible au vu de la réalité des mesures prises et discussions actuelles à l’assemblée comme par exemple pour le maintien de l’huile de palme comme biocarburant comme cadeau à Total, le 5 décembre semble se cristalliser comme la date centrale pour gagner sur nos revendications. De plus en plus de secteurs se sont mis en grève et au cœur de cette date on retrouve des secteurs centraux de la production, comme des raffineurs mais aussi du transport comme la RATP ou la SNCF.
Cette grève, rejointe même par des travailleurs du privé, va bloquer largement le pays et peut permettre de faire pression largement sur le gouvernement et de le faire reculer. Les jeunes ont tout intérêt, que ce soit avec leurs revendications contre la précarité étudiante mais aussi plus largement pour réclamer un avenir meilleur et réclamer l’arrêt de la destruction entamée de l’environnement. Alors que les Gilets Jaunes ont déjà choisi de converger avec les travailleurs, le 5 décembre peut permettre un combat commun pour la fin de la surproduction et du surprofit qui condamne aujourd’hui la planète !