Lui aussi à l’époque expliquait que « le bâton avait dérapé » alors qu’il tentait de maîtriser l’homme qui se débattait. Le 29 octobre 2015, ce policier municipal de 33 ans avait effectué une interpellation « musclée » d’Alexandre, alors en état d’ébriété. Pour le contraindre à monter dans le véhicule, il avait fait usage de sa matraque télescopique.

Résultat : 1,5 centimètres de plaie ouverte et 10 jours d’ITT (Interruption Temporaire de Travail), mais aussi des stigmates physiques et psychologiques jusqu’à aujourd’hui.

Le 16 janvier dernier, le policier a pris connaissance de son jugement, à savoir la bagatelle de six mois de prison avec sursis et d’un an d’interdiction professionnelle seulement ! Inculpé uniquement pour « violences aggravées » et non pour viol, il a bénéficié de l’habituelle impunité policière qui permet à la police de frapper, tuer ou violer sans être inquiétée.

Mais c’était sans compter l’actuel vent de contestation autours de l’affaire Théo, qui visibilise derrière elle une infinité d’agressions, y compris sexuelles, perpétrées par la police impunément. Sous la pression des fortes mobilisations qui ont lieu dans toute la France et qui dénoncent le cas similaire de « l’affaire Théo », le tribunal de Bobigny a déclaré ce lundi qu’il faisait appel au jugement contre le violeur d’Alexandre en demandant la requalification de « violences aggravées » en « viol ».

C’est un soulagement pour la victime et ses proches, et c’est aussi une petite victoire pour toutes celles et ceux qui se battent contre l’impunité policière : il s’agit de la preuve que notre mobilisation a de l’écho ! Mais le combat est loin d’être terminé, et la requalification en « viol » n’est pas automatiquement synonyme d’une peine beaucoup plus lourde pour le policier, car la justice reste une justice de classe, qui couvre dans la majorité des cas les politiciens corrompus et les policiers criminels, racistes et violeurs. Ces 30 dernières années, seul un policier a été condamné à de la prison ferme pour les violences qu’il a commises.

Il faut continuer à nous battre contre la police qui viole, tue et mutile, et contre la justice qui acquitte ! Car sans justice ils n’auront jamais la paix !

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