C’est à l’appel de l’intersyndicale UNSA, FO, CGT, CFTC, CFDT que les agents de la CNAV en charge de la liquidation des retraites ont fait grève ce jeudi. Les agences retraite d’Ile-de-France demandent l’ouverture de négociations afin d’exiger des « effectifs nécessaires afin d’assurer leur mission de service public », « l’amélioration des conditions de travail », « la reconnaissance salariale ».

Des embauches et des meilleures conditions de travail !

Une trentaine de salariés ont ainsi pu se rendre dans les bureaux de la direction pour faire entendre leurs revendications. Malgré la pression exercée par une vingtaine de salariés, aux portes de la salle, dans une ambiance combative, la direction de le CNAV n’a pas cédé sur la moindre des revendications. Seuls des changements d’organisation qui ont déjà fait leur preuve par leur inefficacité, voir aggravent les conditions de travail, sont en cours d’études.

C’est notamment sous le prétexte que la balle serait dans le camp de l’Union des caisses de Sécurité sociale, chapeautant notamment la CNAM, la CNAV, la CNAF, et l’ACOSS, que la direction de la CNAV a rejeté la question des augmentations de salaire. Un prochain rendez-vous sera fixé le jeudi 16 juin avec une nouvelle journée de grève des salariés.

Toujours moins d’effectif, toujours plus de travail !

C’est depuis de nombreuses années que les agents de la CNAV subissent les effets de différentes « convention d’objectifs et de gestion » imposés par le ministère des affaires sociales et de la Santé. Ceci se situe dans la continuité des politiques d’austérité touchant le service public, imposée pour augmenter toujours plus la productivité au détriment notamment des assurés, qui voit les délais de traitement de leur dossier retardé, voir des retards de paiement. Les agences de retraite souffrent d’un manque très fort d’effectifs.

Bientôt un mort ?

La CNAV pourrait bien suivre l’exemple de certaines CARSAT (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) de province. Pour exemple, dans la CARSAT de Montpellier, en 2015, les retards de paiement ont privé des milliers de personnes de pension de retraite, une situation intolérable auquel l’organisme régional a répondu par un mutisme total. Pourtant, ces retards dans certains cas ont été fatal, un retraité s’étant donné la mort après un an sans nouvelle sur sa pension.

Dans le nord de la France, en 2014, ce sont des milliers de nouveaux retraités du nord de la France qui ont sont dans l’impossibilité de toucher leur pension. Quelque 6.000 dossiers de demande subissent un retard dans leur traitement et de nombreuses personnes sont sans revenus ou presque, parfois depuis trois mois, voire davantage.

A Marseille, un intermittent du spectacle s’est immolé par le feu

Ces cas ne sont pas isolés, de sorte que ce 9 juin, devant la Carsat, rue George à Marseille, les membres du collectif de soutien à Patrice Claude étaient présents depuis 9h en hommage à l’intermittent du spectacle immolé par le feu fin avril. Ils ont réussi à entrer dans le bâtiment pour exiger de rencontrer le directeur de la caisse de retraite Sud-Est. Les CRS sont allés les délogés au 12ème étage.

Patrice Claude, toujours soigné à La Conception pour de très graves brûlures, avait expliqué son geste par son désespoir face à la difficulté de monter son dossier de retraite. Sa fille, Coraline, mène depuis un combat « au-delà de ce cas personnel », pour « dénoncer la lenteur et le caractère inextricable » des démarches administratives à la Carsat. La caisse expliquait de son côté que 87% des dossiers sont traités « dans un délai normal de 3 à 4 mois ». Une « normalité » toute relative qui sont à même de briser des vies.

Salariés, assurés et retraités même combat !

Les réorganisations successives mises en place par la direction de la CNAV, relais des politiques d’austérité du gouvernement, ont considérablement dégradé les conditions de travail mais aussi le service rendu aux assurés, provoquant un désespoir chez les assurés allant jusque des actes terribles. En ce sens, ce ne sont pas les réorganisations qui changeront quoi que ce soit mais bien des embauches en CDI, notamment des salariés précaires qui enchainent les CDD, pour de meilleures conditions de travail et des augmentations !