Le comité de grève, constitué par décision de l’assemblée générale de mercredi, s’est ensuite tenu. Une trentaine de cheminots ont débattu de la question de l’organisation et de la construction de la grève. S’est posée notamment la question de la constitution de cortèges unitaires « inter-gares » au lieu des cortèges syndicaux séparés.

L’Assemblée Générale a débuté à 11 heures réunissant une centaine de cheminots de plusieurs services et en présence des étudiants. Plusieurs interventions ont souligné l’importance de faire des Assemblées Générales inter-services afin de lutter concrètement et politiquement contre la division entre les différents secteurs et la transformation progressive, par le décret socle, de la gare en une entreprise.

Stop ou encore ?

La question centrale était néanmoins celle la reconduction de la grève vendredi matin. Les membres du comité de grève ont défendu la reconduction, ainsi que l’existence des piquets de grève, du comité de grève, des tournées dans les services, et ont prôné la constitution de cortèges inter-gares dans les manifestations. Toutefois, un secteur minoritaire de la CGT et extérieur au comité de grève s’est abstenu, au moment des votes, sur la reconduction et sur l’élection d’un comité de grève, et a voté contre la mise en place du cortège inter-gares.

En effet, la fédération CGT-Cheminots n’a pour le moment déposé un préavis de grève que pour les mercredi et jeudi. SUD rail avait appelé de son côté à cesser le travail tous les jours à partir de mardi et jusqu’au 11 juillet. La question est de savoir si les cheminots déterminés à construire la grève reconductible vont réussir à déborder concrètement cette décision de la direction syndicale de la CGT. En tout cas certains ont clairement envie de le faire et ne cachent pas leurs critiques. Une cheminote interpellait ses collègues : « Soyons enthousiastes ! Le rôle de la CGT au bout d’un moment est de ramener les moutons au boulot. Montrons aux autres cheminots qu’on est convaincus et que l’on a raison ».

« Forcer le destin »

En réponse à certaines interventions qui appelaient « attendre des conditions favorables » (c’est-à-dire attendre le mois de juin), d’autres répondaient qu’il faut au contraire « forcer le destin » dès maintenant et construire la grève, en d’informant largement les collègues, en donnant confiance à ceux qui doutent et en combattant ceux qui repoussent, pour des raisons d’appareil, l’affrontement avec le gouvernement.

Ainsi, la lutte ne fait que commencer chez les cheminots, secteur stratégique pour la construction du rapport de forces et d’un tous ensemble. Les cheminots d’Austerlitz montrent le chemin à suivre, soutenons-les !