«  À l’instar de Daesh je mets du plomb dans la tête des bobos ». Sur Twitter notamment, et les forums de jeuxvideo.com, c’est ce genre de phrases qu’on voit pleuvoir : «  #MacronPresident. Ce que je souhaite par-dessus tout c’est un attentat avec des milliers de victimes. Fait par un fiché S. Bande de merdes  » ; «  On ne souhaite pas d’attentats, on dit juste qu’on chialera pas au prochain  » ; «  Je vote FN et oui je souhaite les attentats. Les Français ont choisi la mort, j’espère donc qu’elle viendra le plus vite possible » ; « #Presidentielle2017. Tellement hâte de dire aux gens, « bien fait pour vous, vous n’aviez qu’à voter MLP », surtout quand il y aura un attentat  ».

En clair, ces sympathisants d’extrême droite appellent de leurs vœux des attentats dans les grandes villes, où le vote Marine Le Pen a été le plus faible à l’échelle nationale, qui ne tuerait non pas des « patriotes » mais les « bobos gauchistes » qui ont voté Macron : « Je n’en souhaite pas mais je ne ressentirai absolument rien s’il y en a dans des villes de collabos comme Paris, Lyon ou Rennes par exemple » ; « Disons que les attentats à Paris ne me feront plus pleurer, il en faut plus pour qu’ils comprennent visiblement » ; « Une bombe à Paris t’inquiètes pas qu’elle fera plus de victimes pro-Macron  ».

Alors que les condamnations pour apologie du terrorisme se multiplient, que « ne pas être Charlie » valait pour un soutien indiscutable à Daech, qu’un a pu voir un jeune marocain de 22 ans être condamné à six mois de prison ferme pour avoir consulté le site d’un chercheur américain spécialisé du djihadisme, le deux poids deux mesures est criant alors mêmes que ces internautes d’extrême droite déversent depuis dimanche leurs idées nauséabondes sur la toile. On imagine sans mal, au contraire, les peines qui se seraient abattues sur eux s’ils étaient Noirs ou d’origine maghrébine.

Ainsi, l’accession de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle a radicalisé d’autant plus l’expression de ses sympathisants, qui n’hésitaient déjà pas à exprimer ouvertement, notamment sur les réseaux sociaux, leurs propos réactionnaires, racistes et xénophobes. Une certaine montée du FN qui est le fruit des politiques néo-libérales du PS comme du parti de droite traditionnel qui en font le lit depuis près de 30 ans. Le gouvernement Hollande ayant même emprunté le programme du FN au travers de la déchéance de nationalité. Dès lors, la lutte contre le FN, doit s’inscrire notamment dans la bataille contre ce nouveau gouvernement Macron qui compte bien gouverner dans la continuité et l’approfondissement du dernier quinquennat.