Face aux politiques d’austérité, ce mardi 7 mars une manifestation était appelée par diverses centrales syndicales (CGT, FO, SUD) pour défendre les services publics, la santé et l’éducation. En pleine campagne présidentielle, qui est généralement peu propice aux mobilisations de rue, la mobilisation a été assez importante : 10 000 personnes sont descendues dans la rue, soit la plus grosse manifestation ouvrière à Paris depuis le 15 septembre et la fin de la loi-travail. Dans un contexte où les candidats à la présidentielle, de Macron à Le Pen, ont un préparé un programme choc pour détruire les services publics en supprimant des fonctionnaires, en réduisant les budgets des hôpitaux et des facs, cette mobilisation tranche avec les argumentaires traditionnels de ces candidats : « on nous demande des sacrifices continuellement, sur nos salaires, sur nos temps de travail, sur nos droits et pendant ce temps là il y a des Fillon qui se gavent d’argent public et des Macrons qui veulent casser la Sécu, les 35h et les régimes de retraite ».

Au cœur de la manifestation, des délégations d’infirmière et de médecins venus de toute la France (Rouen, Marseille, Lille, Rennes, Amiens, Dole et bien d’autres) ainsi que des cortèges des travailleurs territoriaux d’Ile de France (notamment Evry, Nanterre…) qui ont largement mobilisé. Force Ouvrière a constitué la majeure partie de la manifestation, même si les cortèges de Sud et de la CGT étaient aussi importants. Finalement, de nombreux étudiants en médecine, notamment en orthophonie, ont particulièrement rythmé le cortège, aux côtés d’une petite délégation de Paris 7. De plus, quelques personnalités politiques étaient présentes, dont Philippe Poutou (NPA) ou encore Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent (PCF).

Une semaine après les blocus lycéens particulièrement réprimés par les matraques de la BAC et de la gendarmerie, le dispositif policier mis en place était très important face aux cortèges syndicaux : toutes les rues étaient bloquées par des rangées de gendarmes mobiles et de CRS armés complètement avec casques, boucliers et murs anti-émeute. Par ailleurs, le cortège était ouvert et fermé par des rangées complètes de militaire de la gendarmerie. De fait, ce fort déploiement des forces de répression témoigne de l’inquiétude du gouvernement face à des mobilisations sociales qui pourraient rendre encore plus difficiles l’élection d’un nouveau gouvernement de combat pour attaquer les classes populaires.