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« Liberté, égalité, levée immédiate de l’état d’urgence ! »

[Dernière minute] 12 mars. A nouveau par milliers dans la rue contre l’état d’urgence

Jean-Patrick Clech Il y avait sans aucun doute moins de monde dans la rue ce samedi pour exiger la levée immédiate de l’état d’urgence que le 30 janvier. Le fait de se remobiliser, trois jours à peine après le 9 mars, dans la même semaine, a sans doute joué, de même le fait que l’appel n’avait pas été relayé de la même façon que lors du dernier rendez-vous par certaines organisations. Mais la volonté d’en finir avec la « permanentisation » de l’état d’exception était toujours aussi présente, plus encore dans le contexte actuel de mouvement contre le projet de loi Travail.

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Une petite vingtaine de rassemblements et manifestations étaient prévus samedi en province, à Toulouse, à Poitiers ou encore à Toulon ou à Nancy, et ont rassemblé plusieurs milliers de personnes. Dans la capitale, le rendez-vous avait été fixé à la Fontaine Saint-Michel et rapidement, après 14h, les manifestants ont, par leur nombre, débordé sur la chaussée. Ce sont plusieurs milliers qui ont défilé jusqu’à la montagne Sainte-Geneviève, au pied du Panthéon, au cri de « Liberté ! », scandé en arabe et en dâri (afghan), « Levée immédiate de l’état d’urgence » ou encore « Ils font la guerre et sèment la misère, ils pillent les ressources et ferment les frontières, Hollande et Valls assassins ! ».

Festival de drapeaux

Parmi les 150 organisations regroupées au sein des collectifs Stop état d’urgence et Nous ne céderons pas, on retrouvait dans le cortège parisien de samedi plusieurs associations de défense des droits de l’homme (LDH, Amnesty, RESF, Syndicat de la Magistrature), de mouvements sociaux (Droits devant !, DAL, Collectifs des Sans-Papiers 75), d’organisations féministes, de syndicats (Solidaires et une présence ténue de la CGT) et plusieurs organisations politiques, dont le NPA, Ensemble et Alternative Libertaire. C’est donc un cortège bariolé qui a défilé sous le soleil avec, en fin de parcours, des animations et des concerts au rendez-vous.
« Depuis la dernière fois que nous avons manifesté, le 30, tout s’est aggravé, soulignait Jocelyne, militant de RESF. L’état d’urgence a été prorogé de trois mois [en février], le gouvernement veut le constitutionnalisé, et en plus on a El Khomri maintenant. Avec des résistances, tout de même ».

« Le gouvernement est sur le reculoir »

Présent dans la manifestation aux côtés de quelques élus, dont Sergio Coronado, Eric Coquerel a illustré à révolutionpermanente.fr comment, selon lui, la situation était beaucoup plus ouverte qu’il y a quelques semaines, avec un gouvernement aux abois, à deux niveaux « complémentaires, car la politique sécuritaire accompagne toujours la politique néolibérale. La constitutionnalisation ne passe pas, et ce n’est pas parce que la droite ne votera pas le texte, mais en raison de la mobilisation qui a eu un effet là-dessus. Le deuxième échec du gouvernement, c’est la loi El Khomri. Il faut continuer à expliquer ce qu’elle signifie, autour de nous, mais le gouvernement est sur le reculoir pour la première fois depuis 2012 et il faut que l’on pousse ».

Pour faire converger les colères, « il faut une grève générale »

Au camion sono, avant que la manif parisienne ne s’ébranle, Olivier Besancenot, pour le NPA, a de son côté souligné combien après un début de mobilisation contre l’état d’urgence qui avait pu « bégayer », bien du « chemin avait été parcouru ». « Le danger n’est pas tant celui de la constitutionnalisation de l’état d’urgence car toutes les mesures sécuritaires existent déjà, mais il s’agit de les démultiplier (…) contre les syndicalistes, contre ceux qui sont solidaires des migrants, a poursuivi Besancenot. (…) Avec ou sans constitutionnalisation, il faudra l’abattre et le meilleur moyen de faire tomber l’état d’urgence c’est par une mobilisation générale, une grève générale qui mette à bas la loi Travail et remettre au centre des discussions la question sociale ».

Olivier Besancenot à la manifestation contre l'état d'urgence ...

Olivier Besancenot (NPA) à la manifestation contre l'état d'urgence le 12 mars à Paris :« Avec ou sans décret de l’état d’urgence, toutes les mesures sécuritaires qu’on est en train de vivre, elles existaient avant, et l’enjeu c’est simplement de les démultiplier. C’est démultiplier la criminalisation du mouvement social, s’attaquer aux syndicalistes, c’est aller dans le climat ambiant de l’islamophobie (…). Le meilleur moyen de faire tomber définitivement l’état d’urgence, c’est d’avoir une mobilisation d’ensemble, c’est-à-dire une grève générale qui mette à bas la loi du travail et qui remette la question sociale au centre »En savoir plus : http://www.revolutionpermanente.fr/Derniere-minute-12-mars-A-nouveau-par-milliers-dans-la-rue-contre-l-etat-d-urgence

Posté par Révolution Permanente sur dimanche 13 mars 2016


Avec le 17, continuer à pousser dans la même direction

A quelques jours de la mobilisation du 17, alors que la question de l’état d’urgence a été l’un des fils de réflexion des AG étudiantes, il est plus clair que jamais que les trois axes, le volet liberticide, le volet antisocial et la criminalisation des luttes (migrants, syndicalistes combatifs, manifestants, comme à Lyon ou à Nantes), sont étroitement liés. A nous d’imposer un rapport de force, à exiger de nos organisations la mobilisation sur la durée pour le retrait du projet de loi El Khomri pour pousser résolument ce gouvernement sur la pente du « reculoir » pour lui faire ravaler, également, son « état d’urgence ».


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