×

A l'ouverture du débat parlementaire

[Dernière minute] Devant l’Assemblée nationale, étudiants, lycéens et salariés exigent le retrait immédiat du projet de loi travail

Il y avait un peu plus de 3000 jeunes et salariés ce midi sur l'esplanade des Invalides, présents pour réagir a leur manière au lancement des discussions autour du projet de loi travail à l'Assemblée nationale.

Facebook Twitter

Le message était clair : les députés ne vont pas pouvoir discuter tranquillement d’un texte qui saborde les conditions de travail, facilite les licenciements et revient à baisser les salaires. Un texte qui s’il était soumis à référendum, comme l’a souligné la porte-parole de la coordination nationale étudiante, serait balayé d’un revers de main par un population qui s’y oppose à plus de 70%.

Le matin, dès 11 heures, au départ de Montparnasse, c’est un petit millier d’étudiants des différentes universités d’Ile-de-France et de lycéens de plusieurs établissements qui s’était lancé dans une manifestation spontanée pour rejoindre le meeting aux Invalides. Le signe que, 24 heures après la rentrée, le désir de se mobiliser et de se rendre visible contre la loi travail et son monde anime encore un secteur large de la jeunesse, malgré les cours et les examens. Le mouvement s’est d’ailleurs maintenu à travers les noyaux militants large qui ont émergé depuis le 9 mars, durant toutes les vacances, avec plusieurs manifestations et des dizaines d’actions de convergence avec les salariés.

Aux Invalides ce sont donc les principales directions syndicales qui s’opposent à la loi travail qui ont pris la parole successivement, entrecoupées d’intermèdes musicaux. Philippe Martinez a pris une position claire concernant les violences policières du 28 avril et du 1er mai en dénonçant la responsabilité seule et unique du gouvernement et de ses forces de l’ordre dans les affrontements qui ont eu lieu et qui sont la conséquence de provocations policières d’ampleur particulièrement choquante. Il a appelé à la mobilisation et à la grève le 18 mai. A sa suite, Force Ouvrière, Solidaires et la FSU ont réaffirmé leur attachement au retrait intégral de la loi travail. À côté des représentants des syndicats de salariés les porte-parole de l’Unef et des organisations lycéennes UNL et Fidl ont aussi accédé au micro. Les uns et les autres se sont fait assez sérieusement chahuter par les jeunes présents à la manifestation du matin pour une raison simple : ils prenaient la parole au nom du mouvement alors même que les porte-parole des coordinations étudiantes et lycéennes étaient sur place et avaient demandé à pouvoir exprimer le message issu de ces structures d’auto-organisation pour la suite du mouvement. La logique défendue aussi bien par l’unef que les deux syndicats lycéens, qui consistait à interpeller les parlementaires et à miser sur d’éventuels amendements supposés améliorer la loi, entrait en contradiction frontale avec les mots d’ordre et les décisions des jeunes mobilisés. Une contradiction qui avait déjà éclaté quand ces mêmes organisation s’étaient rendues, par deux fois depuis le début du mouvement, à Matignon pour discuter avec Manuel Valls et Myriam El Khomri.

C’est donc à la fin du meeting que Elsa, l’une des porte-parole de la coordination nationale étudiante, a pu accéder au micro et exprimer le rejet sans faille des violences policières et la solidarité avec l’ensemble des manifestants qui en sont victimes, et interpeller les organisations syndicales présentes pour construire enfin, et dès les échéances de ce mois de mai, notamment à partir du 17, une grève reconductible, ensemble entre jeunes et salariés, seule méthode qui permettra de faire reculer définitivement le gouvernement.

L’intervention de Nathan, l’un des porte-parole de la coordination nationale lycéenne, n’a été obtenue que sous la pression, les organisateurs refusant d’abord de le laisser accéder à la tribune. Il a pourtant été copieusement applaudi, à la fois pour sa dénonciation du caractère foncièrement illégitime des discussions qui se mènent sur l’avenir de sa génération à partir d’aujourd’hui a l’Assemblée, que sur son appel à la solidarité étudiants, lycéens et travailleurs pour lutter contre la loi travail et son monde. Espérons que les dirigeants dirigeants syndicaux présents sur place entendront le message de cette jeunesse mobilisée et feront du mois de mai ce qu’aurait dû être le mois de mars, et ce qu’il faut faire pour mettre à terre le projet du gouvernement.

En fin de rassemblement les CRS ont mené une provocation en interpellant trois lycéens qui portaient sur eux des lunettes de protection contre les gaz lacrymogènes. Cette attaque gratuite, sans aucune raison apparente, a suscité la colère de centaines de syndicalistes et des jeunes encore présents sur place qui scandaient "libérez nos camarades" devant le cordon formé par les CRS. Selon les informations récoltées sur place, la police serait en train de contrôler l’identité des trois lycéens.


Facebook Twitter
Scandale : l'inspection du travail refuse le licenciement de Christian Porta, InVivo tente de passer en force

Scandale : l’inspection du travail refuse le licenciement de Christian Porta, InVivo tente de passer en force

Répression syndicale : 300 personnes aux côtés de Christian Porta face aux patrons voyous d'InVivo

Répression syndicale : 300 personnes aux côtés de Christian Porta face aux patrons voyous d’InVivo


Pour un 1er mai contre leurs guerres et l'austérité : rejoins les cortèges de Révolution Permanente !

Pour un 1er mai contre leurs guerres et l’austérité : rejoins les cortèges de Révolution Permanente !

« Le processus de mobilisation du 93 doit être discuté partout ». Interview de deux enseignants de Blaise Cendrars

« Le processus de mobilisation du 93 doit être discuté partout ». Interview de deux enseignants de Blaise Cendrars

La précarité tue : une étude de l'Inserm pointe la surmortalité liée au chômage

La précarité tue : une étude de l’Inserm pointe la surmortalité liée au chômage

Belgique. Les postiers en grève massive face à la menace de suppression de 4 500 emplois

Belgique. Les postiers en grève massive face à la menace de suppression de 4 500 emplois

Casse sociale chez Casino : plus de 3000 postes supprimés !

Casse sociale chez Casino : plus de 3000 postes supprimés !

Contre la répression de Siham Touazi, la CGT 95 appel à un rassemblement le 7 mai à Pontoise

Contre la répression de Siham Touazi, la CGT 95 appel à un rassemblement le 7 mai à Pontoise