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Les extraits ou synthèses des statuts que l’on daignait nous communiquer n’avaient plus rien à voir avec l’esprit d’En Marche ! Et les premiers témoignages de députés sur le fonctionnement du groupe à l’Assemblée ne nous rassuraient pas vraiment.

Deuxième mauvaise nouvelle de la semaine pour Emmanuel Macron, en chute dans les sondages (-10 pts de popularité ce mois ci, du jamais vu après 3 mois de règne depuis Jacques Chirac en 1995), et qui doit aujourd’hui faire face à une épreuve inattendue. Une trentaine d’adhérents de La République En Marche ont en effet saisi la justice pour « vice de forme ». Les raisons de la colère ? Les nouveaux statuts du parti. « Les statuts proposés cantonnent les adhérents à un rôle de supporteur et les excluent de la gouvernance, aussi bien locale que nationale » expliquent donc ces « frondeurs », constitués en collectif, La Démocratie en Marche. En effet, alors que les Marcheurs souhaitaient que le futur Conseil national du parti soit composé de 50 % d’adhérents tirés au sort, ils ne seront finalement que… 25 %.

Corinne Lepage avocate, ancienne députée européenne Cap21 et ancienne ministre de l’Environnement est, elle aussi, sorti du bois. Elle a publié une lettre publique intitulé « À mes amis des comités En Marche, qui contestent les statuts du parti », en cherchant à calmer le jeu, estimant qu’« il serait désastreux que le président de la République perde les centaines de milliers de soutiens qui sont les siens pour convaincre du bien-fondé des mesures qui sont prises, en particulier lorsqu’elles suscitent la polémique ». Mais dans sa lettre, elle exhorte dans le même temps l’état-major de La République En Marche a entendre « ces milliers de marcheurs qui demandent simplement de laisser un peu de temps au temps et de réécrire les statuts dans un sens plus démocratique, conforme à l’esprit qui a animé En Marche ! dès ses origines ».

Bien sur, il serait prématuré de dire qu’Emmanuel Macron se retrouve aujourd’hui face à une opposition interne dans sa très récente organisation. Toutefois, il est aussi indéniable que le « renouveau politique » prôné par le président de la République prend du plomb dans l’aile, avec procès à la clé. Les prochaines semaines et mois seront instructifs, et le scénario d’une opposition type « frondeurs » au sein de La République En Marche est désormais possible. Le verdict du tribunal aura évidemment une importance majeure. Reste à savoir si Macron et la direction du parti pourront contenir et ramener dans les rangs ces quelques adhérents mécontents.