En Pologne, les travailleurs détachés nord-coréens ont le statut « d’esclave d’état », envoyé par la Corée du Nord, travaillant 10 à 12h par jour, 6 jours par semaine, dans des conditions infâmes. Ils n’ont aucune possibilité d’échapper à ces pratiques car ils sont surveillés nuit et jour par des gardes du régime à qui les travailleurs ont été obligés de donner leur passeport.

Ces travailleurs seraient rémunérés en moyenne entre 300 et 500 euros par mois, dont 90% reviendrait au gouvernement de Pyong Yang. On compte plus de 2 milliards d’euros de bénéfice qui viendraient des travailleurs détachés envoyés dans toute l’Europe. La Corée du Nord chercherait à compenser l’impact des sanctions infligés par les Nations Unies en récupérant des devises fortes.

Tout ceci se passe sous l’œil complice des entreprises, des syndicats et du gouvernement polonais. En effet, c’est plus de 40 autorisations de travail qui ont été délivrées à des nord-coréens par l’administration du pays. L’ambassade polonaise à Pyongyang, vieil héritage du bloc communiste, aurait délivré près de 200 permis de travail durant le premier semestre de 2017, alors même qu’elle avait déclaré ne plus fournir de visa depuis 2016.

Récupération de devises d’un côté en réduisant en esclavage une partie de sa population, main d’œuvre pas chère et très malléable de l’autre, un deal macabre entre la Corée du Nord et la Pologne qui serait loin de se limiter à ce pays de l’Union européenne.

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