S’attaquer à « l’Etat providence », c’est le leitmotiv avec lequel Bruno Le Maire poursuit ses projets d’offensives austéritaires. Dans son dernier livre « La Voie française », l’actuel ministre des finances prépare le terrain pour la campagne présidentielle de 2027 et cherche à légitimer les politiques de coupes budgétaires qui vont s’enchainer jusqu’à 2027.
 
Bruno Lemaire a déjà coupé 10 milliards d’euros du budget de différents ministères (notamment l’éducation et l’écologie) le mois dernier. Les prévisions revues à la hausse du déficit appellent de nouvelles attaques austéritaires. Son livre fait alors office de programme : diviser par deux le temps d’indemnité des chômeurs de plus de 55 ans pour les forcer à aller bosser, confier la formation des lycées professionnels au patronat, ou encore la volonté de « désmicardiser » la France, nouveau mot d’ordre du gouvernement Attal.
 
Face à des salaires qui sont dépassés par l’inflation (le Salaire Mensuel de Base a augmenté de 3,8% en 2023, les prix de 4,9%), et qui se font donc rattraper par le SMIC, seul salaire indexé sur l’inflation, la solution de Bruno Le Maire est de… désindexer le SMIC, donc de le baisser ! Désmicardiser la France veut dire, baisser les bas salaires !
 
Si le nombre des salariés payés au SMIC n’a jamais été aussi élevé (près d’un salarié sur cinq est payé au salaire minimum), la responsabilité est celle gouvernement qui a tout fait pour laisser l’inflation grignoter les salaires, en créant toutes sortes de primes ponctuelles (sans cotisation sociale) pour permettre aux patrons de ne pas monter les salaires.
 
Ainsi, sous prétexte que le SMIC tirerait « vers le bas les autres rémunérations », il serait nécessaire de le désindexer de l’inflation et de confier son évolution (aujourd’hui automatique, tous les 1er janvier ou chaque fois que l’inflation augmente de 2% sur un an) au dialogue social entre les organisations patronales et les syndicats. On connaît le résultat d’une telle politique qui vise à légitimer par la signature des syndicats la régression sociale.

Ces attaques nous montrent, a contrario, précisément la marche à suivre. Mener une lutte d’ensemble, de tous les travailleurs, avec une revendication commune face à l’inflation : hausse de 400€ pour toutes et tous et indexation de tous les salaires sur l’inflation !