Les « syndicats » de police les disait « épuisés » par le mouvement des gilets jaunes. En bonne logique, voilà maintenant que les flics se mettent à rouler en moto, par deux, armés de flashball. Moins fatiguant pour tirer sur la foule, plus pratique, plus efficace.

On les imagine rouler entre les cortèges et canarder avec joie, un peu comme au stand de tir, ponctuant le tout de « fils de pute » et autres insultes et jubilant, au moment de blesser des manifestants.

On pensait ces unités mobiles à moto définitivement entrerrées depuis que l’une d’elles avait tué Malik Oussekine en 1986, au moment des grandes mobilisations. En effet, dans la nuit du 5 au 6 décembre, Charles Pasqua, ministre de l’intérieur, envoie les voltigeurs (unité de police montée à moto avec un conducteur et le deuxième conducteur qui matraque la foule). Bilan de la soirée : un mort, Malik Oussekine, un jeune de 22 ans. Alain Devaquet démissionne dans la foulée, le projet de loi est retiré et le corps des voltigeurs dissous. A noter que les policiers responsables ne prendront que de la prison avec sursis.

Déjà, cette répression d’un genre nouveau avait été justifiée par la présence de « casseurs »...

A Toulouse, la semaine dernière, pour mater les lycéens qui manifestent depuis deux semaines, ces unités à moto avaient été déployées. Les manifestants avaient ainsi pu apercevoir des unités de la BAC (Brigade Anti-Criminel) motorisées qui attendaient les manifestants qui quittaient la manifestation dans les petites rues qui n’étaient pas bouchées par les CRS. Un conducteur et un autre policier à l’arrière...

Trente-deux après la mort de Malik Oussekine, le gouvernement entend montrer qu’il est prêt à tout, et exhumer les méthodes les plus brutales et meurtrières de répression, pour mater un mouvement qui a ouvert une crise politique d’une ampleur inédite.