Ce 18 septembre marque en effet la onzième année depuis la disparition forcée de Julio Lopez, militant politique et témoin clé dans le procès de Miguel Etchecolatz. Ce dernier était l’un des premiers cadres politiques de la dictature de 1976 à avoir été mis en examen pour crime contre l’humanité. Alors défendu par un ensemble d’avocats, dont notre camarade du PTS Myriam Bregman, Julio Lopez disparaissait quelques heures à peine avant son témoignage final. S’en était suivi un jeu de dupes réel entre la police et le gouvernement Kirchner qui affirmaient être à sa recherche tout en refusant, malgré de nombreuses propositions de lois à ce sujet, une quelconque surveillance des leurs méthodes d’investigations.

A travers la disparition de Julio Lopez, et l’étouffement politique de l’affaire, se reflétait le refus par l’Etat de désarticuler et se purger de ses éléments hérités de la dictature militaire. Dans les plus grandes villes du pays, comme à La Plata où ils étaient près de dix milles, les militants étaient présents pour demander justice et vérité, mais aussi pour qu’une réelle investigation et punition des responsables de manière générale de la répression sous la dictature soient mises en place. Surtout, pour que soit remis en question le dispositif de répression directement hérité de la junte et dont disposent aujourd’hui l’Etat, sa police et sa gendarmerie.

Bien évidemment, c’est non sans rappel à un contexte politique explosif qu’intervient ce triste anniversaire. Alors que toute la gauche argentine est aujourd’hui mobilisée pour demander la réapparition de Santiago Maldonado, militant politique pro-mapuche disparu depuis désormais 51 jours, et que le gouvernement se cantonne à défendre ses gendarmes et à humilier la famille de la victime, le cas Julio Lopez est là pour rappeler que nous nous devons de nous mobiliser pour refuser l’impunité de l’Etat et de ses fonctionnaires comme Patricia Bulrich l’actuelle ministre de l’intérieur du gouvernement Macri, face à la répression de l’opposition politique.