À tout moment, le PSIG-Sabre, qui compte trente gendarmes, est mobilisable « sur un événement d’ampleur, tel qu’une tuerie planifiée », et ce 24 heures sur 24. L’idée de création du PSIG « Sabre » a germé dès l’après-Charlie, en janvier 2015. Les attentats du 13 novembre et l’état d’urgence quasi « permanent » ont accéléré la mise en place du « plan BAC-PSIG 2016 » par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, présenté le 30 octobre.

L’unité, créée début avril, est dotée de six pistolets-mitrailleurs HK UMP 9, et bientôt de deux fusils d’assaut HK G36. « Le fusil d’assaut, détaille Maxime Mortreux, formateur relais dans le cadre du PSIG-Sabre,permet à la fois le tir au coup par coup, en rafale et en rafale illimitée, et peut effectuer des tirs précis jusqu’à 400 mètres. Le calibre 5-56 permet de traverser des gilets pare-balles classiques, comme ceux que portaient Mohamed Merah ou les frères Kouachi. »

Le but de cette nouvelle unité d’élite, dans la continuité de la politique ultra-sécuritaire et guerrière du gouvernement, vise à « permettre une projection très rapide » sur les lieux d’un attentat par exemple. On fixe le terroriste, puis une unité d’élite vient nous relever. Le PSIG-Sabre est le premier engagé, et vise donc à préparer l’intervention du GIGN et puis du RAID. « La spécificité est que nous devons adopter une posture offensive tout de suite », renseigne le colonel Mirabaud. Cette brigade de gendarmerie, équipée d’armes de guerre et surentrainée, doit être en capacité lors d’une soi-disant « attaque terroriste » de « neutraliser, c’est-à-dire, parfois, de tuer ».

Créé notamment en prévision de l’Euro 2016 en cas « d’attaque terroriste », on peut être sûr que le gouvernement n’hésitera pas à user de cette nouvelle brigade d’élite pour réprimer les manifestants, de la même façon que le RAID est intervenu pour évacuer laMaison du peuple à Rennes, lieu d’occupation symbolique du mouvement contre la loi travail. Ces unités spéciales visent d’ailleurs à se déployer dans toute la France, d’ici 2017, avec 150 unités en France. En complément duTitus de la BRI, cette nouvelle brigade vient renforcer l’état d’urgence et la répression que le gouvernement compte bien pérenniser.