Interrogée à ce sujet par l’Agence Europa Press dans une interview vidéo, Teresa Rodriguez revendique la « pluralité » de Podemos et évoque son attachement au « pacifisme » comme contrepoint à la présence du chef militaire, défenseur du régime post-franquiste, dans les listes de Podemos :

« Il s’agit d’une démonstration de la pluralité qui existe dans Podemos. Face à tout ce qu’on peut entendre sur le projet de Podemos, il s’avère qu’à Podemos il y a de place aussi bien pour une militante historique (à l’échelle de sa courte vie – ou longue, selon le point de vue) de luttes pacifistes et antimilitaristes, comme c’est mon cas, mais aussi pour un militaire haut gradé ayant défendu la démocratie à l’intérieur de l’armée et la nécessité pour l’armée de fonctionner d’une autre manière, que les troupes aient des droits et que le recours aux armes ne soit que la dernière option dans le développement de la politique étrangère et de défense des États. »

Sur l’engagement à respecter les accords signés entre l’État Espagnol et l’OTAN, Teresa Rodriguez soutient également – et sans la moindre réserve – la ligne de Pablo Iglesias, c’est à dire le respect de ces accords avec cet outil central qu’est la politique impérialiste, tout en disant qu’il s’agit d’une « vieille formule » qu’il faudrait dépasser :

« La position qui a été rendue publique de la part de Podemos sur l’OTAN, c’est qu’il y a un accord signé qu’il faudra respecter. Mais toutes positions confondues, celle de José Julio Rodriguez comprise, consiste à dire qu’il faudra avancer vers des nouvelles formes de rapports entre les peuples, et que cela passera par le fait d’en finir avec des vieilles formules. L’OTAN, c’est quelque chose qui appartient au passé, liée à une politique de blocs qui heureusement n’existe plus aujourd’hui, et qui s’est trouvée impliquée dans des guerres déclarées illégales par le Conseil de Sécurité et l’Assemblée de l’ONU. Il faudra donc la repenser. Mais de là à ne pas respecter des accords, il y a une tout de même une distance. Sauf que personne n’a défendu l’OTAN, ni même José Julio Rodriguez. »

Contrairement à ce que dit l’eurodéputée, l’OTAN appartient bel et bien au présent et est le fer de lance de massacres contre les peuples du monde entier. Le geste de la direction de Podemos marque ainsi un pas supplémentaire vers le centre dans la tentative de se présenter comme une alternative fiable aux yeux des classes dominantes et des puissances impérialistes. Que le courant Anticapitalistas le cautionne et le justifie, voici là un indicateur tout à fait édifiant de ce à quoi mène la stratégie de dissolution politique dans des formations néo-réformistes comme celle de Podemos.