Cette annonce est avant tout une insulte contre tous les travailleurs du groupe a qui on demande d’accepter le gel des salaires depuis trois ans, d’augmenter les cadences dans les usines du groupe, de travailler de façon quasi-gratuite et surtout obligatoire les samedis et même les jours fériés sur le site de PSA Mulhouse pour faire encore plus de voitures, mais aussi de rallonger leurs horaires, sans même parler des intérimaires qui, après avoir passé un temps à la chaîne, ne seront jamais embauchés.

300.000 euros par an, cela fait 24.000 euros par mois sans compter tous les à-cotés, les stock-options et autres jetons de présence dans les conseils d’administration dont Varin fait partie ou sera appelé à faire partie, car, dans les grands groupes, ces Messieurs s’invitent les uns et les autres à participer aux différentes instances de direction ou de « surveillance ».

Sous la pression et en raison du scandale que cela avait suscité lors de son départ, en 2013, Varin avait pourtant refusé la retraite chapeau de 21 millions d’euros. Il a tout de même accepté une retraite complémentaire de 300.000 euros net. C’est celle qu’il vient de décrocher. Pour un groupe soi-disant en difficulté dans lequel on répète aux travailleurs qu’il faut faire des sacrifices, la couleuvre est dure à avaler.

Combien d’ouvriers triment tous les jours avec des salaires bloqués ? Combien d’intérimaires sont payés 1100 euros à cracher de la plus-value sur les chaînes sans possibilité de transformer leur contrat précaire contre un CDI ? Tout cela est une humiliation pour tous le salariés, pour tous les licenciés et leurs familles qui sont les victimes d’un système que tous les capitalistes et le gouvernent applaudissent, affirmant, dans les médias, que c’était « le prix a payer pour sauver le groupe PSA ».

Nous n’avons jamais considéré que le groupe était vraiment en difficulté, ne serait-ce que du point de sa profitabilité. Mais comme manifestement il va mieux, comme le salaire de Carlos Tavares est toujours de 7500 euros par jour (dimanches et jours fériés compris) , ou encore comme quatre dirigeants du groupe ont été augmenté en moyenne de 86% en 2014, et bien il est largement possible d’augmenter tous les salaires de 300 euros, d’embaucher tous les précaires, de maintenir la ligne de montage à Mulhouse.

En étant en capacité de s’organiser et de lutter pour imposer tout cela, ce serait également tout à fait envisageable de maintenir tous les sites, voire d’en ouvrir d’autres, pour produire des véhicules socialement utiles, et cela sans passer notre vie dans les usines qui sont devenu des bagnes salariés. Si Varin a eu le droit de rêver à sa retraite à 300.000 euros et de l’obtenir, nous aussi nous devrions être en condition d’imposer nos rêves !

06/05/15