Ils étaient près de 12 millions d’élèves à retrouver ce lundi les bancs de l’école. Quelques jours après avoir annoncé l’interdiction de l’abaya, Gabriel Attal a profité de l’occasion pour sortir de son cartable une nouvelle obsession vestimentaire. D’ici à l’automne seront détaillées « les modalités d’expérimentation de l’uniforme » a expliqué le nouveau ministre de l’Education nationale au micro de RTL ce lundi matin.

« Des modalités d’expérimentations » qui devraient prendre la forme d’un test grandeur nature que le ministre souhaite étendre à des établissements de différents niveaux, « primaire, collège, lycée », et dans des « territoire différents ». Nul doute que Gabriel Attal devrait trouver sans difficulté une flopée de volontaires à droite, où l’on appelle à « aller plus loin » après l’interdiction de l’abaya dans les écoles. A l’instar du patron de LR, Eric Ciotti, qui plaidait ce dimanche dans les colonnes du JDD pour le lancement d’une expérimentation dans son département des Alpes Maritimes, mais aussi de Louis Alliot, maire RN de Perpignan, et de Robert Ménard, maire de Béziers, qui défendaient jeudi dernier le port d’une « tenue uniforme » dans les écoles de leurs municipalités.

Dans la continuité de l’interdiction de l’abaya, cette nouvelle annonce de Gabriel Attal constitue un nouveau signal de la volonté du ministre de serrer la vis à l’école et d’afficher sa fermeté après l’éviction de Pap Ndiaye. Une manière, par ailleurs, de couper court aux critiques de l’opposition de droite et d’extrême droite et de continuer à chercher à incarner le parti de l’ordre, quelques mois après la fin du mouvement contre la réforme des retraites et les émeutes dans les quartiers populaires. Assez significative à cet égard est la façon dont le ministre de l’Education nationale justifie la « nécessité » de l’uniforme à l’école : l’expérimentation doit permettre d’évaluer « ce que ça permet en manière de restauration de l’autorité à l’école, de l’élévation du niveau à l’école ».

La ligne a au moins le mérite de ne pas remettre la vieille arnaque politique de l’uniforme comme « facteur d’égalité » entre les élèves. Attal assume, l’objectif est de mettre au pas la jeunesse, dans la continuité d’autres initiatives imposées par l’Éducation nationale telles que le SNU ou les offensives sur le terrain de la « laïcité ». Une offensive autoritaire et islamophobe qu’il faut combattre de front, à l’image des professeurs du lycée Utrillo qui seront en grève mercredi contre les attaques islamophobes à l’école et le manque de moyens. Un exemple plus que jamais à suivre.

C’est pour discuter de cette situation politique et s’organiser contre l’offensive raciste et islamophobe d’Attal et de Macron que les travailleuses et travailleurs de l’éducation de Révolution Permanente et le Collectif d’Action Judiciaire organisent une nouvelle réunion publique ce jeudi 14 septembre à 19h à Paris. Venez nombreuses et nombreux.