×

« On a intérêt à rester unis »

Fac du Mirail : 400 personnes au premier rassemblement toulousain de soutien à la Palestine

Ce mercredi, à l'appel de nombreuses organisations, plus de 400 personnes étaient réunies sur la fac du Mirail à Toulouse pour affirmer leur soutien au peuple palestinien. Une démonstration que face à l'autoritarisme de l'Etat pour couvrir les massacres en cours, le mouvement étudiant a un rôle important à jouer.

Le Poing Levé Mirail

18 octobre 2023

Facebook Twitter
Audio
Fac du Mirail : 400 personnes au premier rassemblement toulousain de soutien à la Palestine

Crédits photo : Révolution Permanente Toulouse

Alors que toutes les initiatives en solidarité avec la Palestine sont criminalisées et interdites, plus de 400 personnes se sont réunies mercredi midi sur la fac du Mirail à Toulouse sous les slogans : « Palestine Vivra, Palestine Vaincra ! » et « Gaza, Gaza, le Mirail est avec toi ! ». Sur le parvis de la fac, une foule compacte composée de différentes organisations de soutien au peuple Palestinien, de nombreux étudiants et personnels de la fac ainsi que d’habitants des quartiers voisins de la fac ont dénoncé le massacre colonial en cours et le soutien de la France à celui-ci. Un rassemblement issu d’un cadre unitaire impulsé par le Poing Levé et appelé par des organisations étudiantes dont la CGT Sela, l’Union Étudiante et l’UET, des organisations politiques avec le Collectif Populaire Contre l’Extrême Droite et le NPA et des organisations représentatives du personnel de l’université avec la CGT Ferc-Sup, pour défendre le droit à soutenir le peuple Palestinien face aux massacres en cours, revendiquer l’arrêt des bombardements sur Gaza et dire non à l’intervention terrestre de l’armée israélienne qui se prépare.

Alors que les bombardements s’intensifient sur Gaza, tuant hier plus de 500 personnes lors de frappes sur un hôpital et une école de l’ONU, les chants en soutien au peuple Palestinien et condamnant le massacre en cours ont envahi le devant de la fac. « Depuis plusieurs années, c’est Israël qui agresse les Palestiniens comme dans le camp de réfugiés de Jénine. Aujourd’hui, c’est un véritable massacre », explique une étudiante mobilisée au micro du Poing Levé. Alberta, militante au Poing Levé et à Révolution Permanente, rappelle : « Aujourd’hui, on parle du déplacement forcé de plusieurs dizaines de milliers de personnes, de bombardements incessants d’écoles et d’hôpitaux. En une semaine, il y a plus de 3000 palestiniens qui ont été tués ».

« Je pense que c’est important que nous soyons là. Félicitation pour le rassemblement, c’est le premier rassemblement qui n’est pas interdit pour Toulouse, et ça c’est quand même une première victoire », a salué Bernard, qui parlait au nom de plusieurs organisations de défense du peuple Palestinien. Le maire de la ville, jumelée avec Tel-Aviv, ainsi que la préfecture, sont en effet particulièrement à l’offensive contre toute expression de solidarité avec la Palestine. « Le maire de Toulouse a interdit la réunion qui se tenait à l’Utopia Borderouge. Le cinéma a été encerclé par 10 cars de CRS et la police est venue vérifier dans le cinéma qu’on ne faisait pas passer un film sur la Palestine », explique ainsi Bernard. Mardi, la préfecture faisait interdire la marche en hommage aux massacres policiers du 17 octobre, sous prétexte qu’elle pourrait donner lieu à des manifestations de soutien à la Palestine.

Ce rassemblement représente dès lors un véritable pied de nez à cette politique répressive et profondément antidémocratique. « aujourd’hui, on leur montre que ce n’est pas à eux de décider si on est solidaires de la Palestine ou pas ! On leur montre qu’on est nombreux à ne pas pouvoir rester silencieux face à un massacre colonial que l’Etat d’Israël est en train d’opérer » explique ainsi Alberta pour Le Poing Levé. « Le message est clair : c’est pas à Darmanin de décider quand on manifeste ou pas, c’est pas à Moudenc ni aux flics non plus ! »

Une première démonstration qui doit servir de point d’appui pour faire face aux interdictions de manifester, dissolutions et autres poursuites en apologie du terrorisme pour avoir osé défendre la cause du peuple palestinien. « On a intérêt à rester unis, à prendre la rue et à travailler dans l’unité », explique ainsi Bernard .

Mais ce rassemblement montre également que face à l’autoritarisme du gouvernement et de ses relais locaux prêts à tout pour couvrir le massacre colonial en cours, le mouvement étudiant a un rôle central à jouer. Alors que les rassemblements et meetings sont systématiquement interdits, les facs peuvent servir d’appui pour impulser des rassemblements, AG et autres manifestations de soutien aux Palestiniens. Une manière de regrouper les forces de notre camp pour repartir à l’offensive unis, dont devrait se saisir tout le mouvement étudiant. « On a appelé à ce rassemblement avec huit organisations de la fac, on a montré que si on est unis on peut faire entendre notre voix à partir du Mirail. Ce rassemblement il doit servir à donner de la force et de l’espoir a toutes les organisations de la ville. Aux organisations syndicales comme la CGT, la FSU, aux organisations politiques qui s’opposent aux massacres en cours à Gaza. », conclut Alberta.


Facebook Twitter
Columbia, Sciences Po, Buenos Aires : la jeunesse montre la voie

Columbia, Sciences Po, Buenos Aires : la jeunesse montre la voie

Tribune. Stop à la criminalisation du soutien à la Palestine !

Tribune. Stop à la criminalisation du soutien à la Palestine !

« Sciences Po a le droit d'évacuer » : Glucksmann soutient la répression des étudiant·es pro-Palestine

« Sciences Po a le droit d’évacuer » : Glucksmann soutient la répression des étudiant·es pro-Palestine

Soutien à la Palestine : après Science Po Paris, les étudiants de Poitiers occupent leur campus

Soutien à la Palestine : après Science Po Paris, les étudiants de Poitiers occupent leur campus

De Rafah à la criminalisation de la solidarité : deux faces d'un génocide par procuration

De Rafah à la criminalisation de la solidarité : deux faces d’un génocide par procuration


Sciences Po occupés : rejoignons leur combat contre le génocide à Gaza

Sciences Po occupés : rejoignons leur combat contre le génocide à Gaza

Etats-Unis. La mobilisation étudiante pour la Palestine s'intensifie face à la répression

Etats-Unis. La mobilisation étudiante pour la Palestine s’intensifie face à la répression

Interview d'une étudiante de Columbia : « les campements doivent s'étendre à l'ensemble du pays »

Interview d’une étudiante de Columbia : « les campements doivent s’étendre à l’ensemble du pays »