Ces derniers temps en gare de Paris Montparnasse on peut observer une énorme file d’attente au niveau des guichets de ventes pour les billets, cette gare qui subit une transformation en centre commercial change de visage, pour laisser la place aux magasins et aux enseignes de marques la SNCF a lâché les emplacements de vente pour les louer. Au départ il s’agissait seulement de déplacer les guichets, mais finalement ils resteront fermés et remplacés par un magasin de vêtement… La nouvelle boutique n’est pas adaptée au flux de voyageurs et c’est souvent une file d’attente qui sort jusqu’au dehors de la gare qui se constitue, une situation exaspérante pour les usagers, et une pression bien trop grande pour les cheminots de la vente restant, et autant dire qu’à l’approche des vacances d’été la situation ne risque pas de s’améliorer.

Même constat en gare d’Austerlitz, exaspération chez les usagers, grosse pression du côté des derniers cheminots qui travaillent au guichet. Les dernières boutiques sont toutes en train de fermer, et 80 postes sont supprimés d’ici la fin de l’année, un véritable calvaire pour tous les cheminots qui y travaillent, car la pression exercée par l’entreprise est grande et deux choix vont s’imposer à eux, accepter un nouveau poste rapidement sans rechigner ou bien la rupture conventionnelle.

Mais en plus d’être très peu nombreux derrière les guichets, il y a les nouvelles gammes tarifaires nationales notamment sur les Intercités qui sont totalement illisibles pour les usagers. De plus les anciens TER passent désormais sous la coupe des régions avec le nom de REMI, et ce service aussi change de gamme tarifaire, une vraie problématique pour les usagers qui dans l’incompréhension la plus totale sont obligés de racheter des cartes de réductions, les cartes actuelles SNCF n’étant plus valables. Les guichetiers subissent donc de plein fouet foudres et colère.

« La situation devient ingérable, il n’y a plus que nous dans la gare, et on subit tous les jours la colère des usagers, ils ne comprennent plus rien. On vient tous bosser en sachant que ça va être le bordel. On est tous au bout du rouleau… » nous confie Baptiste* un guichetier de la gare d’Austerlitz qui nous confie que toutes les situations deviennent conflictuelles. Avec une telle situation difficile de ne pas faire le parallèle avec France Télécom, en tout cas les derniers agents de la vente vivent un enfer depuis la réforme tandis que les usagers subissent eux aussi de plein fouet la réforme ferroviaire et l’ouverture à la concurrence, là où seul le profit et l’argent compte.

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