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« Financement d’entreprise terroriste » : Lafarge devant les tribunaux pour ses liens avec l’État islamique

Depuis juin 2016, le cimentier numéro un mondial est accusé d'avoir entretenu des rapports avec l’État islamique et d'autres bandes armées en Syrie sur son site de Jalabiya, au nord d'Alep. Le grand groupe, proche de l’État français, avait confirmé ces allégations suite à une enquête préliminaire. Désormais, trois juges s'occupent du dossier et mettent en accusation le leader mondial du ciment pour « financement d’entreprise terroriste » et « mise en danger de la vie d’autrui ». crédits photo : Photo Franck Fife. AFP

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L’information judiciaire ouverte vendredi 9 juin, soit un an après les révélations du journal d’opposition syrien Zaman Al-Wasl, contre le groupe Lafarge pour ses liens plus qu’évidents avec les bandes armées terroristes en Syrie sera conduite par trois juges chargés de faire la lumière sur les agissements peu scrupuleux du leader français du ciment. Regroupant deux juges d’instruction du pôle financier et un juge de l’antiterrorisme, le groupe international se voit mis en accusation pour « financement d’entreprise terroriste » et « mise en danger de la vie d’autrui ». Ces accusations font suite à celle de l’ONG Sherpa et du Centre européen des droits constitutionnels de Berlin qui avait aussi porté plainte contre le cimentier pour « complicité de crimes contre l’humanité ».

Entre 2013 et 2014, contrairement à ce que le chef d’accusation indique, le groupe a directement financé des groupes terroristes en Syrie, dont l’État islamique. En effet, le groupe ne pouvait pas ignorer que son approvisionnement en pétrole se faisait par l’intermédiaire d’agents en contact avec Daech de même que les négociations qu’il a entreprises en 2014 pour garder les routes ouvertes n’ont pu se mener qu’avec les forces du groupe terroriste, alors présent dans la région. Les laissez-passer distribués par l’EI au site Lafarge à Jalabiya servaient à taxer les marchandises et les passages des ouvriers aux checkpoints tenus par les djihadistes.

Tenu en activité jusqu’au 19 septembre 2014, alors que la présence terroriste dans la région était depuis longtemps avérée, la direction du site n’a pas assuré la sécurité des employés et délibérément mis en danger leur vie puisqu’elle n’avait, pour 30 d’entre eux, pas prévu de bus pour les évacuer malgré une offensive du groupe État islamique sur le site. Cette dernière entorse aux droits des travailleurs faite au nom du profit venait conclure des mois de terreur pour les employés, tour à tour licenciés quand ils alertaient sur les dangers que comportaient la situation ou kidnappés par les terroristes pour obtenir des rançons.

Le grand groupe franco-suisse a une fois de plus prouvé que le capitalisme ne s’embarrasse pas des travailleurs quand ses intérêts et ses profits sont directement en danger. Il fallait à tout prix rentabiliser le site qui avait coûté près de 600 millions à la multinationale quitte à financer le terrorisme, à mettre en danger la vie de ses salariés et à se rendre complice de crime de guerre et contre l’humanité.


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