M. Ladreit de Lacharrière mis en examen pour l’emploi fictif à la Revue des Deux Mondes

Penelope Fillon, loin de s’en tenir à son emploi fictif en tant qu’assistante parlementaire de son mari puis de son successeur Marc Joulaud avait aussi bénéficié d’un emploi fictif à la Revue des Deux Mondes. En effet, entre 2012 et 2013, Penelope Fillon avait été engagée comme « conseillère littéraire » par le riche homme d’affaire, à la tête de l’entreprise Fimalac, grand ami de François Fillon. Or, cet emploi a tout d’un emploi fictif, comme l’explique Michel Crépu, ancien directeur de publication de la revue : « comment envisager que la Revue des deux mondes puisse recruter un conseiller littéraire, poste inutile, sans que j’y sois associé ou que j’en sois informé, ce contrat ne correspond à aucune réalité …. Il est absolument inconcevable qu’elle ait pu faire quoi que ce soit concernant la revue directement auprès de M. Ladreit de Lacharrière sans que j’y sois associé ou informé, cela n’a pas de sens  », a-t-il même ajouté avant de finir : «  je n’avais aucune connaissance de l’existence d’un quelconque contrat de travail […] je n’ai jamais eu le moindre contact avec cette dame  ».

Or, dans une affaire où la femme de l’ex-premier ministre aurait été payée près de 100 000€ pour seulement deux notes de lecture, les déclarations du directeur de publication viennent étayer les soupçons d’un emploi fictif dirigé par Marc Ladreit de Lacharrière. Il a donc été mis en examen pour « abus de biens sociaux », et entendu par la police le vendredi 12 mai par le pôle financier du tribunal de grande instance de Paris. En effet, les trois juges chargés de l’affaire, Serge Tournaire, Aude Buresi et Stéphanie Tacheau, après avoir entendu le milliardaire pendant près de dix heures ont estimé que l’emploi de Penelope Fillon à la Revue pouvait être un « emploi de complaisance », d’où la mise en examen.

François Fillon de nouveau convoqué le 30 mai

M. Ladreit de Lacharrière devient la quatrième personne mise en examen dans l’affaire Penelope Fillon, après l’intéressée et son mari ainsi que Marc Joulaud, le député successeur du Fillon. Lors de la première convocation devant les juges, le candidat avait pu lire une déclaration et ne pas répondre aux magistrats, pour cette nouvelle convocation, le député de Paris ne va pas pouvoir temporiser plus longtemps.

C’est donc une accélération du dossier Fillon, qui a plombé la campagne des Républicains et qui a mis à mal la confiance des Français dans la République. Après l’affaire Cahuzac, dans laquelle le ministre d’Hollande avait été condamné à de la prison ferme, on peut se demander si la justice ne va pas vouloir faire de l’ex-premier un exemple, même si l’on sait –l’exemple des Balkany le montre bien– que le recours aux appels et à la cassation pourrait permettre à Fillon, sa femme et ses amis d’échapper encore longtemps à la prison.