Les enseignants revendiquent le paiement des primes et l’amélioration des conditions de travail depuis déjà de longues semaines. Les deux syndicats engagés ont décidé le 19 janvier dernier de poursuivre leur mouvement de grève, déclenché en octobre, sur l’ensemble du territoire national. Cette décision résulterait du peu d’intérêt affiché par les autorités face à leurs revendications. Celles-ci, selon le Sena, « ont préféré organiser la coupe d’Afrique des nations de football au détriment de la résolution des problèmes posés par les enseignants ».

Des revendications plus que nécessaires

Ils réclament comme les années précédentes une amélioration des conditions de travail et le paiement des arriérés de salaires et des primes non versées aux professeurs. « Nous demandons aussi de meilleures structures d’accueil : entre 150 et 200 élèves s’entassent parfois dans les salles de classe, les établissements n’ont plus la capacité d’absorber les nouveaux arrivants », dénonce le syndicaliste Marcel Libama. « Je vais suivre cet appel, car les problèmes s’accumulent au fil des années et des gouvernements, sans être réglés », déplore une professeure de français syndiquée. Dans son lycée, cette enseignante assure donner cours à plus de 100 élèves dans une même salle. « Comment effectuer un suivi correct des élèves dans ces conditions ? ».

Le ministre de l’Éducation nationale menace les grévistes de radiation

Lundi 30 janvier, le ministre de l’Éducation nationale, Florentin Moussavou, a publié une circulaire très radicale, menaçant de radier les grévistes absents de leur poste depuis trois mois ainsi que de couper les salaires.

Ces enseignants se battent pour un avenir meilleur ainsi que pour celui de leurs élèves, et sont plus déterminés que jamais à obtenir ce qu’ils revendiquent. Simon Ndong Edzo, le responsable du syndicat des grévistes, a d’ailleurs répondu à Florentin Moussavou en déclarant à RFI que « nous, nous attendons que Florentin nous invite à une négociation de plus, afin que l’école démarre. Il passe en force pour dire qu’il va suspendre les salaires, qu’il va licencier les gens. On va voir. Nous sommes prêts et nous assumons ».
Les syndicats ce sont réunis en assemblée générale le 6 février 2017 et ont rejeté l’ensemble des propositions faites par le vice-premier ministre. Le secrétaire général du Sena, invitant ses collègues à rester mobilisés et à poursuivre la grève s’est interrogé : « Comment comprendre que depuis 1990 et ce malgré les mannes pétrolières, les salles de classe soient toujours surpeuplées et dépourvues de table-bancs, qu’il manque toujours de professeurs, surtout dans les matières scientifiques, que les établissements restent insuffisants, que les laboratoires, les bibliothèques, les plateaux sportifs soient inexistants ? ».

A propos du plan d’urgence et de la mise en place d’une commission chargée d’examiner les points de revendication, la Conasysed a renvoyé le gouvernement aux conclusions des états généraux de l’éducation de 2010 ainsi qu’aux conclusions de la commission spécifique relative au dialogue social d’Angondjé du 28 novembre 2014 au 16 janvier 2015. Ils attendent des signaux forts de la part du Gouvernement.