Suite à l’envoi de la BRI, du RAID et du GIGN pour réprimer brutalement la colère des quartiers populaires - en témoigne le crime policier de Mohamed tué lors des révoltes et à l’interpellation de près de 4000 jeunes qui subissent pour certains des peines de prison ferme, Macron poursuit son offensive pour faire taire toute forme de contestation des violences policières et du racisme d’État.

Pour se faire, la macronie multiplie les mesures autoritaires : interdiction de la marche pour Adama le 8 juillet à Beaumont-sur-Oise puis de la manifestation contre les violences policières le 15 juillet, menaces de mettre en place des interdictions sur les réseaux sociaux pour que « quand les choses s’emballent », le gouvernement puisse « les réguler ou de les couper » selon les mots de Macron lui-même.

Et depuis quelques jours, ce sont les utilisateurs des réseaux sociaux qui sont directement dans le viseur de l’Etat. Plusieurs personnes ont en effet témoigné sur les réseaux avoir été interpellés puis mis en garde-à-vue après avoir fait des posts sur Twitter et Instagram. Timothée Gauthierot, élu municipal de Noisy-Le-sec (commune de Seine Saint Denis), avait par exemple dénoncé sur son Instagram l’arrestation violente de Yssoufou Traoré le 8 juillet en commentant «  la France mérite plus d’émeutes ». Une « storie » qui lui a valu quatre heures de garde-à-vue.

Un autre internaute témoignait, sur son compte Twitter, s’être fait interpellé chez lui un matin et avoir passé 20 heures en garde-à-vue pour avoir critiqué Macron et sa police. Il raconte avoir été condamné à 70 heures de travail d’intérêt général et à deux mois de prison ferme si les TIG ne sont pas effectuées dans les temps.

S’y ajoute le cas d’un jeune homme de Castres interpellé pour avoir reposté sur Twitter un tweet dévoilant l’adresse de l’assassin de Nahel, qui se trouve actuellement en prison à Toulouse en l’attente de son procès le 18 septembre. Alors que l’extrême-droite déverse sa haine en toute impunité et cherche à criminaliser les jeunes des quartiers populaires, allant jusqu’à faire devenir le meurtrier de Nahel millionnaire, des simples posts dénonçant Macron et la violence du régime peuvent désormais envoyer des jeunes en garde-à-vue ou en prison.

Face à un gouvernement qui multiplie les attaques contre nos droits démocratiques, il faut faire front contre les violences policières et le racisme d’Etat : pour l’amnistie de tous les interpellés des révoltes, l’abrogation de l’ensemble des lois sécuritaires et racistes ou l’abandon de la loi immigration, mais également pour défendre un programme qui permette de construire une riposte d’ensemble.