C’est une politique déjà appliquée dans certains pays comme la Suisse ou l’Allemagne. Aujourd’hui, le Danemark a également décidé de confisquer les biens des réfugiés qui arrivent dans le pays. En Bavière, les réfugiés ont pour obligation de donner tous leurs biens ayant une valeur supérieure à 750 euros. Mais dans d’autres länder, cette limite peut même descendre jusqu’à 200 euros. Le ministre de l’intérieur bavarois justifie cette loi de confiscation comme un « remboursement anticipé ». Un fait insolite de discrimination et d’oppression des réfugiés.

Le racisme fait loi

Le loi danoise « permet » aux réfugiés de garder 10 000 couronnes (900 euros), sans toutefois confisquer les biens ayant une « valeur personnelle » comme les montres. Une définition somme toute très imprécise. Par ailleurs, il existe un intérêt politique à ce que cette loi soit floue, un intérêt qui permet en réalité de donner toute latitude aux autorités qui peuvent désormais confisquer ces biens aux frontières, tout en ciblant clairement les réfugiés.

Ces lois, similaires dans les trois pays, sont de fait particulièrement cyniques car les réfugiés tentent justement d’échapper à la guerre et à la misère. Bien souvent, ces mêmes réfugiés ont dû vendre tous leurs biens pour financer le voyage jusqu’en Europe, gardant uniquement les biens de valeur pouvant être transportés, comme par exemple les bijoux - seule possibilité pour les réfugiés de sauver quelque chose des bombardements.

Dans la plupart des constitutions des États capitalistes, la propriété privé est garantie constitutionnellement comme étant une valeur sacrée... sauf pour les réfugiés. C’est pourquoi nous pouvons dire qu’en confisquant les biens des réfugiés, ces États tentent de faire du racisme une loi.

Protestation et résistance

Nous marchons aujourd’hui à Douvres avec @followMFJ pour s’opposer au fascisme et pour se battre pour le droit des migrants.

Le groupe Gays et Lesbiennes soutiennent les migrants (LGSM) a organisé un rassemblement devant l’ambassade danoise de Londres contre ce racisme d’État, volontairement institutionnalisé. Devant l’ambassade, Morten Thayssen de LGSM a déclaré : « Si le gouvernement danois a besoin de bijoux, nous devons leur donner les nôtres plutôt que dérober ceux des réfugiés. »

Cette loi ne fait que « transformer les réfugiés en victime expiatoire ». Mais les slogans des militants de LGSM étaient aussi dirigés contre les politiques migratoires européennes, dénonçant par exemple l’obligation des réfugiés en Grande-Bretagne de porter des bracelets rouges.

Accueillons les réfugiés, foutons les Nazis à la mer

LGSM affirme qu’ils continueront la lutte contre les politiques d’asiles racistes, en s’appuyant sur l’exemple du soutien de la communauté LGBT (Lesbienne, Gay, Bi, Trans) pour les mineurs en lutte dans les années 1980 (événement raconté dans le film « Pride »). Pour le groupe Queer, soutenir les migrants est un geste de solidarité élémentaire.

Il est très important que la lutte des LGSM soutienne les réfugiés opprimés, cherchant à créer de la solidarité entre tous les opprimés et tous les exploités dans les États capitalistes. C’est seulement grâce à cette unité et cette lutte que les travailleurs pourront faire comprendre et imposer leurs revendications dans tous les secteurs opprimés. En ce sens, l’exemple de LGSM est très encourageant.