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Grève chez Nike sur les Champs-Elysées : « nous voulons simplement que soit appliquée la loi »

Les manifestations des Gilets Jaunes ont peut-être donné des idées à certains : depuis le début de la semaine, les salariés du Nike Store Champs-Elysées sont en grève, pour réclamer de meilleures conditions de travail et le respect de la loi sur le travail de nuit.

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Quelques jours après avoir acquis pour plus de 600 millions un immeuble sur les Champs Elysées, à l’ancien siège de Groupama, les salariés du magasin actuel de l’avenue donnent une autre image du groupe : celle de travailleurs épuisés, maltraités par les managers, dans des conditions de travail et de rémunérations qui ne respectent même pas la loi. Depuis le 8 octobre, une grève rassemble près de 40 % de l’effectif, dans un contexte où le turn-over est si important qu’une grande partie de l’effectif est en période d’essai.

Sur la pétition qu’ils ont publié sur Change.org, les salariés dénoncent des « traitements rabaissants », des managers qui « dénigrent publiquement » les salariés. Nous avons pu joindre un salarié qui parle d’un « management agressif avec des pressions psychologiques » constantes, un management humiliant qui a même poussé de nombreux salariés à démissionner. Le turn-over est tel que les salariés croulent aujourd’hui sous les tâches qu’ils ne sont pas en capacité de faire. Mais ce n’est pas tout : outre le management, c’est aussi les conditions de rémunérations qui sont à l’origine de la grève : « nos droits légaux ne sont même pas respectés ! Nike est dans l’illégalité sur de nombreux points : sur le travail de nuit, actuellement on a une majoration de 15 % alors que l’on devrait être payé double ! » nous a confié un employé, qui finit parfois le travail à 23h, dans un magasin qui peut être ouvert jusqu’à 22h le soir. Outre le respect du droit, les salariés revendiquent aussi un 13e mois et une augmentation collectifs des salaires.

Mais une grève sur la « plus belle avenue du monde », quand on vient de s’acheter un immeuble pour un demi-milliard d’euros, ça fait tâche. La preuve en est, dès le lendemain de la grève, les salariés sont reçus par la direction nationale de l’entreprise : « les responsables sont choqués : on a eu dès le lendemain un rendez-vous avec les responsables France ! ». Malgré cela, l’entreprise refuse pour l’instant toute négociations, préférant se contenter d’offrir aux yeux de tous les grévistes un ballet orchestré de responsables se relayant afin d’acheter aux quelques employés restant des viennoiseries et des pizzas.

Caisse de grève en ligne


      
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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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