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Martin Hirsh fait partie des seigneurs magnanimes qui, en échange du serment d’allégeance, offrent protection à leurs sujets. Ce sont les responsables de la CFDT qui sont allés se plaindre auprès de leur partenaire de dialogue social de "propos particulièrement hostiles tenus à leur encontre". Entendent-ils par-là les termes de vendus ou de traîtres ? Quoi qu’il en soit, voilà le directeur général préoccupé de la méfiance et des reproches à l’égard de ses fidèles, au point de préconiser "la plus grande fermeté" à l’égard des "actes de violence verbale, voire physique". Assez pour calmer la colère de celles et ceux dont la dégradation des conditions de vie vient d’être actée par la CFDT ? On peut en douter.

Dans le climat ouvert par la riposte des salariés d’Air France, on reparle de tension sociale, et alors que l’Etat criminalise la lutte et les syndicalistes combatifs, c’est bien du côté des patrons que se trouve la violence, comme le rappelait si bien Xavier Mathieu. Des chemises arrachées, des DRH bousculés sont bien peu de choses comparés aux souffrances des travailleurs exploités et licenciés. A l’AP-HP la colère va-t-elle aussi s’exprimer contre les adeptes serviles du dialogue social ? Contre les directions syndicales pourries ? C’est bien ce que craint Hirsh pour la CFDT, incitant les directeurs d’hôpitaux à lui faire part immédiatement de tout incident dont "les victimes éventuelles recevraient toute la protection nécessaire de l’institution".

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