Cela c’est passé dimanche dernier. Deux agents ont été tour à tour agressés sur leur lieu de travail, au point d’avoir chacun 10 jours d’ITT. En cause aujourd’hui, une direction pourtant préalablement informée des difficultés des membres du personnel, en sous effectif, amenés a se retrouver seuls devant les patients. La direction avait été prévenue quelques mois plus tôt, suite à quoi le personnel hospitalier avait été autorisé à porter des alarmes de sécurité. Sauf que ce dispositif de dernier recours ne fonctionne toujours pas à l’heure actuelle. Dans un contexte de restructuration et de baisse des budgets, le personnel est restreint au maximum et se retrouve à devoir soigner dans des conditions déplorables. Cette attaque mettant en danger la vie du personnel médical n’est pas sans nous rappeler le suicide d’une infirmière du même hôpital, l’été dernier, qui avait plusieurs fois expliqué ne pas vouloir exercer sur le secteur imposé, car elle ne se sentait pas apte. Et, méprisée par ses supérieurs lorsqu’elle exprimait ses difficultés, elle avait finalement décidé de mettre fin à ses jours. Cette souffrance au travail qui démontre un mépris de la direction de l’hôpital pour ses employés, s’inscrit dans une politique globale de liquidation du secteur public, où la vie du personnel soignant passe au second plan. Cette politique globale de restructuration de l’hôpital public démontre jour après jour, suicide après suicide, à quel point la compétitivité et le profit sont préjudiciables pour la santé des patients mais aussi des soignants.

En effet, aujourd’hui à l’hôpital, la violence n’est pas seulement celle de la maladie mais bien celle d’une direction avertie, qui participe activement au saccage des conditions de travail. Sous des prétextes de compétitivité, la vie des patients comme celle des soignants est devenue secondaire. Le mot d’ordre est en définitive « profit à tout prix, quand bien même cela coûterait des vies ». Pour sortir de cette machine infernale de la course au profit où, lorsque l’on parle d’assistance et d’effectif supplémentaire, on finit par équiper les travailleurs d’alarmes de sécurité (qui de surcroît ne fonctionnent pas !), il faut réellement penser à un système de soin déconnecté d’un monde marchand.