Dans la nuit du 8 au 9 janvier 2020, Maëva, une jeune animatrice périscolaire de 21 ans, est percutée par une voiture de police banalisée en excès de vitesse et sans gyrophares ni sirène. Elle succombe à ses blessures peu de temps après à l’hôpital tandis que la personne qui l’accompagnait, gravement blessée, s’en tire avec 30 jours d’ITT.

Selon Nantes Révoltée, les deux anciens agents de la BAC parisienne, aujourd’hui membres de la brigade canine, rejoignaient des collègues pour un contrôle dans une cité voisine. Une intervention qui ne présentait aucune urgence et ne justifiait pas cette entorse au code de la route.

Le conducteur, déjà inculpé 8 fois pour excès de vitesse, se défend en ces mots : « que des collègues soient deux dans un quartier où l’on est mal accueillis, oui, ça justifie d’accélérer », et poursuit en disant « les gens s’interposent et nous empêchent de faire notre travail car ils sont hostiles à la police » pour justifier l’absence de gyrophares et de sirènes. En somme, le policier cherche à retourner la situation en faisant porter le chapeau aux habitants des quartiers populaires pour se dédouaner de toute responsabilité de la mort de Maëva.

Jugés ce mardi 20 octobre, les deux agents mis en cause écopent, pour « homicide involontaire », de 12 mois de prison avec sursis et se voient leur permis retiré pendant un an. Soit une petite remontrance pour ces policiers qui viennent de tuer une jeune femme. C’est un exemple probant de l’impunité dont jouit la police qui ne cherche même pas à s’en contenter puisque les agents vont faire appel, toujours d’après Nantes Révoltée. L’avocat se permet même de comparer insolemment le retrait de permis à « une mort professionnelle » alors que l’on parle de la mort d’une personne.

La mort de Maëva est encore un exemple dramatique de l’impunité policière qui perdure dans cette société. Les victimes et leurs familles ne peuvent compter que sur la mobilisation en toute indépendance des institutions et de l’État pour se battre et obtenir justice et vérité.