« Ils me frappent, coups de pied, coups de poing au visage, dans le ventre, dans le dos, je saigne parce qu’ils m’ouvrent le crâne, je leur dis que je suis essoufflé, ils me traitent de ’sale noir’, de ’salope’, ils me crachent dessus. »

Le témoignage de Mohamed vient raconter la même réalité que celui de Théo. La réalité de violences policières quotidienne, devenue la routine, et empruntée d’un racisme et d’un sexisme profonds. Sorti acheter du pain et voyant devant lui un plus jeune se faire intimider par la police, Mohamed est alors pris à parti et violemment frappé.

« Les agents me menottent, me balayent au sol, m’écrasent la tête, me donnent des coups de genoux dans les yeux, je voyais mon sang au sol, j’essayais de ramper. ». Le coup de matraque en moins, on retrouve quasiment le même déroulé que pour Théo. A nouveau, et même si Mohamed accuse précisément l’un des policiers, qui serait le même que celui qui a violé Théo, plusieurs agents des forces de l’ordre était présents sur place. Preuve, s’il en fallait encore, qu’il ne s’agit pas de « bavures » d’individus isolés, mais bien d’une méthode de répression et d’intimidation bien huilée, intégrée par les forces de police. Preuve aussi que ce n’est pas de « proximité » qu’il manque entre les quartiers populaires et la police, car les agents, comme celui-ci qui serait appelé « Barbe rousse » sont bien connus des habitants.

Mohamed finira le visage tuméfié, avec cinq jours d’interruption temporaire de travail. Les policiers, quant à eux, ont dit en avoir eu trois, car Mohamed se serait débattu... ce qui semblerait normal pour toute personne qui serait ainsi traité, pour avoir le malheur de passer dans la rue et de réagir face aux tentatives d’intimidation de ces agents.

Saisine de l’IGPN sur la brigade spécialisée de terrain (BST) d’Aulnay : mobilisons-nous pour réclamer justice pour Théo, Mohamed et tous les autres !

Suite à ce nouveau témoignage, l’IGPN (la police des polices) a été saisie. De son côté, le syndicat Unité SGP Police-FO n’a pas hésité à déclarer que l’agent de police en question était « un bon élément », un « bon professionnel ». Professionnel de l’encadrement militaire et raciste des quartiers populaires, qui conduit à de telles violences, on n’en doute pas !

Le rendu de l’IGPN concernant le cas de Théo, qui prétend qu’il s’agit d’un « accident  », montre bien que nous ne pouvons nous fier à cette institution pour réclamer justice. Pour Théo, Mohamed et toutes les autres victimes de violences policières, il va falloir imposer notre voix, étudiants, travailleurs, organisations des quartiers populaires ou du mouvement ouvrier. On n’oublie pas, on pardonne pas !