Depuis la très politique soirée des Césars, vendredi 28 février dernier, avec le départ de l’actrice Adèle Haenel, ou encore les interventions de l’humoriste Florence Foresti et de la comédienne Aïssa Maïga, une vague de libération de la parole a lieu sur twitter, autour du hashtag #JeSuisVictime. Alors qu’un violeur notoire continue à être encensé par l’élite culturelle française, des dizaines de milliers de femmes ont pris la parole pour dénoncer une réalité face à laquelle beaucoup préfèrent fermer les yeux.
Le phénomène est massif. D’après un internaute, ce mot-clé « devient aussi viral que #Balancetonporc. En six jours, 204.286 messages publiés sous ce mot-clé ont été publiés et 84.122 utilisateurs se sont exprimés sur le sujet , dont 67% de femmes et 33% d’hommes ». A chaque fois, des témoignages tous pires les uns et que les autres qui viennent rappeler à quel point la remise du prix du meilleur réalisateur à Roman Polanski est une honte.
Le hashtag https://twitter.com/">https://t.co/H41q7O5Rnf"pic.twitter.com/H41q7O5Rnf</ (@morsimas) March 6, 2020
Parmi les témoignages, beaucoup rappellent que Roman Polanski est accusé notamment de viol sur des jeunes filles âgées de 13 à 18 ans.
#JeSuisVictime
J'avais 8 ans. Il était mon animateur de centre aéré. J'ai refoulé ça pendant 10 ans. Ma mère et ma sœur ne me croient pas. Et j'ai peur d'en parler...— 00:00⁷ (@malaureen7) March 4, 2020
J’avais 8 ans, il en avait 10.
J’avais 11 ans, il en avait 18.
J’avais 16 ans, ils étaient 3. Répétant l’acte il était seul.#JeSuisVictime— maëva (@I_mvgt) March 4, 2020
La victoire de Polanski aux #Cesar2020 concrètement, quel impacte ça a pour les victimes et leurs parcours ?
J'ai été victime d'abus sexuels de mes 12 à mes 14 ans et je raconte.
« Parce qu'on a récompensé Polanski ce soir »#CesarDeLaHonte #JeSuisVictime
— Alistair - H Paradoxæ 🐌 (@hparadoxa) February 29, 2020
Alors qu’on estime, chaque année, le nombre de femmes victimes de violences conjugales à 219 000, et que le nombre de viols était estimé à 93 000 en 2018, toutes ces violences sont systématiquement invisibilisées, par le gouvernement et les médias, qui préfèrent mettre sur piédestal Roman Polanski et le sacrer comme le « meilleur réalisateur ». Quelques jours avant la manifestation féministe du 8 mars, il faut que cette libération de la parole s’exprime dans la rue, contre toutes les violences faites aux femmes, en France et partout dans le monde.
Crédits photo : AFP/ LUCAS BARIOULET