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La Société Générale fait partie des banques impliquées dans le scandale international de fraude fiscale des « Panama Papers ». Avant que le scandale n’éclate, mettant au grand jour que la banque avait ouvert 979 sociétés offshore, celle-ci se défendait encore d’une « totale transparence » et c’est ce qui lui a valu les remontrances de la part de Jean-Luc Mélenchon. En effet, si la banque a démenti avoir ouvert tout compte offshore, les révélations issues des documents des Panama Papers sont pourtant formelles et très précises : c’est grâce au cabinet Mossack Fonseca qu’un nombre important de comptes offshore ont été ouverts, et ce, pour le compte de clients fortunés.

Ce n’est pas la première fois que le leader de la France Insoumise se frotte à la Société Générale : en 2016, Mélenchon s’était également porté soutien de Jérome Kerviel, le trader sur lequel la Société Générale entendait faire porter la responsabilité de la perte de 5 milliards d’euros juste après la crise des subprimes. L’ancien candidat à la présidentielle militait alors pour que l’ « affaire Kerviel » devienne l’« affaire Société Générale ». Ces prises de positions n’ont pas du tout plu à la société qui a alors annoncé dès le 7 avril 2016 qu’elle le poursuivrait en justice pour « diffamation ».

À la sortie du cabinet du juge d’instruction, celui-ci a confirmé les propos qui lui étaient reprochés et n’a pas fait appel à son immunité parlementaire, ce qui lui a valu une mise en examen, comme c’est systématiquement le cas dans les affaires de diffamation. Comme il l’a soulevé, l’arrogance et l’acharnement de la banque a au moins le mérite de remettre sur le tapis l’immense scandale des Panama Papers qui avaient montré au grand jour une partie de ce qui se cache derrière le secret commercial et bancaire. Au nom de la « croissance », des « économies », on discute en permanence des « privilèges » au centime et à l’heure de travail près des travailleurs, sans que jamais ne soient mis en question les milliards d’euros cachés dans les paradis fiscaux.

C’est aussi et surtout un procès qui opposera une banque dont les bénéfices ont dépassé les quatre milliards d’euros en 2015 et quelqu’un qui a tout simplement osé dénoncé la réalité de ce qu’est aujourd’hui le secteur bancaire et ses secrets, au service d’un patronat qui cherche à tout prix à cacher ses économies.