Mais samedi il s’agissait aussi et surtout de demander la libération de Bagui Traoré, l’un des frères d’Adama, enfermé depuis novembre par représailles, accusé à tort et criminalisé. Il est aujourd’hui prisonnier politique et a entamé une grève de la faim.

Le rassemblement s’est doucement installé et c’est une ambiance de solidarité qui a régné de bout en bout de son déroulement : construction du barnum, réalisation d’un graff sur les murs de la cité, les rappeurs et amis d’Adama et de la famille qui ont réalisé des morceaux en hommage étaient là, des soutiens, la famille, les amis, des voisins. Beaucoup étaient venus soutenir, même venant de loin à l’image de ces jeunes venus de Persan qui se trouve à une heure à pied, pour rendre hommage à celui qui est devenu un symbole de la violence policière que subissent chaque jour les jeunes de quartiers.

C’est Assa Traoré qui la première a pris la parole pour rappeler les mois écoulés depuis la mort d’Adama et annoncer d’emblée que le combat pour la vérité pour Adama était parti de Beaumont et, qu’ainsi, le combat pour la liberté de Bagui partirait d’ici aussi. L’intervention d’Assa fut très forte, inscrivant la réalité de ce harcèlement dans une réalité politique du système français. Elle a par exemple dénoncé une justice de classe en rappelant le fait que Fillon n’est toujours pas mis en examen alors que son frère est en prison pour rien. Elle a plusieurs fois appelé à la révolution face aux violences et à l’injustice de ce système.

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Ensuite, les prises de paroles se sont succédées en soutien et pour continuer à réfléchir au combat à mener. Beaucoup ont témoigné des violences policières et se sont eux aussi accordés sur cette volonté de faire la révolution. Samedi, il s’agissait d’un rassemblement très fort et très beau qui a permis de renforcer les liens, de commencer à s’organiser et de s’unir pour les batailles à venir.